Il la laissa s'exprimer. Il ne put que déplorer le fait que décidément, le Mal véritable aurait toujours des servants...des gens contre qui il s'était battu, qu'il avait froidement assassiné par le passé sans prévenir, sans jamais dévoiler son identité, faisant en sorte que jamais personne ne puisse voir son visage, que ça soit ceux qu'il avait sauvé que ceux qu'il avait tué. Mais ses actes étaient restés, lui valant pendant longtemps le surnom de "Pourfendeur du Mal", car ne s'attaquant qu'aux gens cherchant à attaquer des innocents.

Même si dans le fond, ce n'était qu'un acte de barbarie. Voilà plus d'un siècle que Tsukimeru s'en repentissait, ayant appris depuis longtemps que ça ne serait pas en agissant ainsi qu'il libérerait le monde du Mal. Que, si à la base, ses intentions étaient louables, la manière, elle, n'était au final pas très efficace. Car si oui, en contrepartie, des vies, il en avait sauvé énormément...le sang qu'il avait versé derrière sans aucun remords était en quantité égale, voir supérieure. A tel point que ces groupes qui voulaient abuser des faibles en massacrant les villages le craignaient, car ne sachant jamais quand est-ce qu'il frapperait, telle une ombre, telle une malédiction, un fléau ne frappant que ceux qui désiraient le mal d'autrui.
Tsukimeru avait après tout toujours pourchassé uniquement des groupes de bandits barbares qui cherchaient à massacrer et piller des villages, ayant même arrêté des assassins individuels sans avoir été engagé par la victime, s'infiltrant comme un voleur pour intercepter ces chasseurs de tête.

Au final, en pensant faire le bien, il s'était mis au même niveau que tous ces gens au coeur mauvais, et il en avait honte. Quand Ernelzya lui avait proposé une autre voie...bien plus valorisante, à savoir cette place qu'il avait aujourd'hui, il n'avait pas hésité, ayant compris que là, il pourrait faire le bien comme il le souhaitait à la base, véritable, en protégeant les faibles, en les aidant à se relever et à les conduire au mieux sur la meilleure voie possible. Aujourd'hui, il était bien plus fier de servir la noble cause d'Ernelzya que d'avoir été ce redoutable tueur à gage mystérieux redouté de tous.

Disons qu'il savait se rendre compte de ses erreurs, et de faire en sorte de faire au mieux, même quand il se trompait. Qu'il ait eu beaucoup d'ennemi, il ne s'en était jamais plains, car c'était logique et mérité. Mais que sa famille paie pour ce qu'il avait causé...ça non, il trouvait ça injuste. Comment ses ennemis avaient-ils fait pour parvenir à reconnaître son identité, il l'ignorait encore, mais le fait est qu'ils avaient réussi, et qu'en plus de chercher à le tuer, ils s'en étaient pris aux siens.

Et ça, Tsukimeru ne le tolérait pas. Il tolérait très bien qu'on veuille le tuer. Mais sa famille, qui était innocente dans toute cette histoire ? ça non...pour ça qu'il s'était toujours senti honteux ces dix dernières années quand le drame était arrivé, qu'il n'était pas parvenu à sauver tout le monde, ne récupérant que Riku, avec qui il s'était montré distant pendant ces dernières années. Après tout...comment aurait-il pu se permettre de regarder ce gamin en face en étant pleinement conscient qu'il était la cause de ses souffrances ? Que c'était à cause de lui qu'il n'avait plus ses parents ni ses amis ?
Ce petit frère, il l'avait adopté. Se disant que c'était la moindre des choses, que c'était même encore bien peu payer pour ce qu'il lui avait infligé malgré-lui, à cause de son passé sanglant.

Aujourd'hui, les choses s'étaient arrangées, Riku lui en avait surtout voulu pour lui avoir caché la vérité, mais pas pour le reste. Mais le démon ne pouvait pas s'empêcher malgré-tout d'en ressentir de la culpabilité devant lui, cherchant toujours comment payer sa dette : l'aider à entrer dans la vie active, le lancer là, pour qu'il ait une vie correcte et qu'il souhaitait.

Posément, il répondit :

- J'accepte ce merci avec plaisir, même si je ne le recherche pas. Après tout, j'ai juste fait ce qui me semblait juste. Quelque part, je vous ai imposé la décision que j'avais prise, sans vous laisser le choix. Comme ces hommes vous ont imposé ces gestes indécents. Que vous leur ripostiez ou non, ils se seraient imposés malgré-tout. Mais...je pense que vous ne devriez pas accepter ce genre de geste dégradant. Vous n'êtes pas un objet...du moins plus maintenant. Je pense que mes mots pourront vous paraître futile et superflus, simplement parce que je n'ai jamais vécu ce que vous avez pu vivre. Mais je n'ai jamais aimé tout ce qui s'apparente à la torture et à l'humiliation d'une personne. Je trouve que c'est d'une lâcheté intolérable.

Après tout...si lui avait ôté pas mal de vies par le passé, JAMAIS il n'avait torturé qui que ce soit ! Ses coups fatals étaient toujours précis et décisifs, et ne duraient que le temps d'une expiration d'agonie, mais pas plus, ses vaincus n'avaient jamais souffert très longtemps. A peine le temps de se rendre compte qu'ils étaient fichus.

Bon, ce n'était pas bien non-plus, mais c'était toujours mieux que de torturer les gens, tout de même !

- Cela traduit pour moi un besoin de se sentir supérieur complètement...débile. Ce n'est ni la race, ni la classe sociale qui détermine qui est supérieur à quelqu'un ou non.

Après tout...son grand-père avait été un mendiant qui vivait dans les rues, jusqu'à épouser Alyssane qui était folle amoureuse de lui, et qui du coup avait remballé le fiancé qu'on lui avait imposé...crachant du coup à l'époque sur d'autres traditions nobles, aimant bien choquer tout le monde en n'agissant pas comme c'était convenu. D'une pierre deux coups, en décrétant haut et fort qu'elle mettait qui elle souhaitait dans son lit et qu'elle ferait sa vie avec l'homme qu'elle souhaiterait...bref, une femme avec un caractère bien trempé et qui était une sacré battante !

Tsukimeru l'avait beaucoup aimée. Enfant, il se plaisait à s'amuser avec elle, passer du temps avec, aimant son côté rebelle, dont il avait pas mal pris exemple d'ailleurs. Mais en beaucoup moins déjanté, tout de même.

Enfin. Il voulait dire par-là qu'au final, qu'on vienne du plus bas de l'échelle sociale ou tout en haut...c'était les actes et la façon d'être qui déterminait la valeur de chacun.

- Enfin. Quoiqu'il en soit, vous pouvez rester ici autant que vous en ressentirez le besoin, tout le temps qu'il faudra pour vous rétablir. Il serait dommage que vous soyez mal en sortant pour rentrer chez vous, non ? Et si vous vivez seule...peut-être que faire un séjour dans un endroit où vous serez entourée vous fera peut-être du bien, qui sait.

Ceci dit d'une manière plus bienveillante, déjà. Mais toujours sans se forcer, loin de là ! Car elle ne serait pas seule. Les soigneurs avaient certainement décelé l'origine de son soucis défaillant, ils viendrait régulièrement et souvent, en se montrant aimable avec elle. En général, les gens d'ici étaient plutôt chaleureux !

Il se releva, rangeant la chaise, annonçant simplement :

- Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, et vous laisser vous reposer, vous êtes encore épuisée. Si vous souhaitez me parler, il suffit juste de le penser. Ernelzya captera votre pensée et me préviendra.

[HRP : je ne clôture pas, juste que si tu as de quoi rajouter pour développer ton perso, pas de soucis ^^]

"Je n'accepte pas ces gestes. Je les tolère. Pendant de longues années, j'ai trouvé ces actes normaux. Mais si aujourd'hui, je sais que c'est faux, cela reste ma façon de m'en protéger, et je pense que ce n'est pas si inefficace que ça."

Sinon, pourquoi serait-elle encore capable de sourire, marcher la tête haute et sans crainte dans un monde inconnu ? Le véritable problème venait d'elle même, de son propre corps, bien avant l'arrivée du démon qui en fit son esclave. Le reste, elle n'en avait que cure, puisque c'était presque "normal".

"Oh, je ne risque pas de bouger dans cet état, et je doute tout autant qu'on me laisse sortir avant l'heure... Mais je vous corrige sur une chose. Je vis peut-être seule, mais bien entourée. Les anges savent ce qui me ronge, alors je suis surveillée."

Surveillée, mais libre. Et si elle était absente, personne ne la connaissait assez pour savoir où elle était allée, et quand elle reviendrait. Bien entendu, elle avait quelques amis qui s'en inquiéteraient sûrement, mais que pourraient-il y faire de plus ?
Le démon annonça ensuite qu'il allait prendre congés. De toute façon, elle ne comptait pas le retenir. Il devait avoir beaucoup, et surtout beaucoup mieux à faire que de converser avec une jeune fille à moitié invalide sur l'instant. Quand à elle, elle avait eut la vérification qu'elle voulait à son propos. Que demander de plus à la providence ?

"Peut-être que nos chemins se croiseront à nouveau, mais pour le moment, je vais vous laisser à vos occupations. Passez une bonne journée."

Dès lors, elle le laissa s'en aller, fermant à nouveau les yeux. Sa tête était lourde, comme le reste de son corps. Pour sûr, elle avait un très grand besoin de repos, qu'elle entreprit de prendre jusqu'à la prochaine visite qu'on lui donnerai, peu importait la raison de cette dernière. Elle ne se rendit compte que d'une chose : elle n'avait plus en mémoire le nom de ce démon, tout comme il ne connaissait absolument pas le sien. Mais bon, était-ce si important ? Qu'avait-elle de plus à voir avec lui désormais ? Le hasard avait fait que leurs routes s'étaient croisées une fois. Plume jugeait cela suffisant. Assez pour lui permettre de voir les démons d'une manière toute autre, et surtout plus sereine.
Ses pensées apaisées, elle laissa le monde des rêves la prendre en otage encore une fois. Pendant une, deux, ou plusieurs heures, elle ne sut le dire. Malgré tout, elle n'avait qu'une seule pensée lorsqu'elle se réveilla : son chez elle lui manquait. Ses repères, le monde si sécuritaire des anges... Elle voulait y retourner le plus tôt possible. Sa surprise fut donc immense lorsqu'elle se réveilla... Dans sa chambre. En apparence, tout du moins. Plume n'ignorait pas que ce château magique avait le don de créer tout ce que l'imagination de ses occupants lui demandaient. D'une manière totalement incontrôlée, l'adolescente elle-même, ou bien ce puissant être magique avait du juger que pour l'aider à se rétablir, il était préférable de la plonger dans un environnement familier. Mais le savoir n'empêchait pas l'oubli de ce détail particulier, et l'illusion la trompa totalement. Tout ceci n'avait donc été qu'un rêve ?

Elle se redressa, ayant ce coup là assez de force de ce faire. Non, ce n'était pas un rêve. Elle était encore mal et nauséeuse, et les marques qu'elles voyait sur ses bras attestaient des coups portés. Alors on avait du la ramener dans son sommeil, et ceux qui veillaient désormais sur elle étaient ses bienfaiteurs habituels. Ne restait à la jeune fille qu'à reprendre ses habitudes. Elle quitta donc son lit, dans l'idée de se rendre dans sa salle de bain. Sans la moindre méfiance. Si elle était ici, et seule, c'était que son état était à nouveau stable non ? Puisqu'en temps normal, on ne la laissait jamais sans surveillance chez elle tant que rien n'était rentré dans l'ordre ! La douce illusion familière prit donc des airs de situation complètement surréaliste quand les jambes de la demoiselle se plièrent sous son poids, et qu'elle chuta lourdement sur le plancher, en proie à d'importants vertiges. Le simple temps de réaliser pourquoi elle n'avait pas été en mesure de marcher plus de trois pas, l'esprit du château sembla comprendre l'erreur commise en réalisant l'imaginaire de cette patiente, et défit l'illusion aussitôt, le décors redevenant celui de la chambre noble et chaleureuse qu'elle avait pu découvrir un peu plus tôt. Incompréhensible. Tout était incompréhensible. Rêve ? Réalité ? Somnambulisme ? Impossible, elle n'en avait jamais souffert. Illusion fiévreuse ? Explication déjà beaucoup plus plausible !
La jeune fille tenta dès lors de regagner son lit, mais cet effort malvenu et cette chute plutôt brutale, car fait sous élan, ne jouait pas en faveur de son métabolisme. Le fait fut toutefois qu'elle ne resta seule que quelques seconde après l'incident. Quelque chose ou quelqu'un avait du donner l'alerte, car on vint rapidement à son aide.

[Je ne savais pas quoi ajouter de plus en l'état, mais le RP ayant été fort court, je me suis permise de créer une autre situation pouvant s'inclure dans l'action. Je ne sais pas si j'ai bien fait, mais si cela te permet de faire entrer un scène un autre de tes personnages, je pense entre autre à celui cité dans la demande, ne te gêne surtout pas. Dans le cas où ça ne conviendrai pas au vu de la liberté prise, tu pourras effacer mon second paragraphe, et clôturer ce RP là.]

[Il n'y a vraiment aucun soucis, ne t'inquiète pas ! J'écrivais juste en fonction du perso ^^ Te dit, je m'adapte sur demande =)]

C'était une de ces fin de journée qu'Eynar n'aimait décidément pas : quand il devait passer à l'infirmerie une fois par mois au moins pour vérifier...l'état de sa greffe. Pourquoi aussi régulièrement ? Simplement parce que celle-ci avait été mal faite à la base. Eynar n'avait pas été soigné par les gens du château, mais plutôt à une vieille folle qui testait des expériences sur lui en croyant qu'il était mort, vu l'état cadavérique dans lequel il était quand elle était tombée dessus.

Bon, il s'y pliait, parce que pour rien au monde, il ne souhaitait redevenir aveugle. Du genre définitivement, comme il avait vécu. Il ne supportait pas l'isolement que ça provoquait. SURTOUT en n'ayant plus aucune conscience du temps, de l'heure, du lieu, et de qui arrivait ou pas. Parce que bon, ses tortionnaires d'autrefois en avaient bien profité pour le rendre fou à ce niveau, abusant, le torturant sans prévenir, sans qu'il puisse les voir venir, et vivre pendant trois mois et demi dans cette ambiance angoissante, oui, Eynar en était devenu...fou. Il était humain après tout !
Comme il l'avait confié à Ruby : à la sortie de ce genre de chose, on n'était plus qu'une bête. Même plus une personne. On ne pensait même plus, on pensait comme les bêtes sauvages : les autres, et soi. Les autres, c'était des êtres potentiellement dangereuses.

Bref, plus aucun lien social, plus rien, se souvenant même à peine de son nom et de ce qu'il avait été, en restant très agressif et méfiant. Une attitude très similaire à celle d'un animal sauvage.

Cette sombre période était passée depuis longtemps, il était heureux d'ailleurs de s'en être sorti, d'être redevenu lui-même, malgré quelques séquelles physiques et psychiques.

Surtout que les choses s'amélioraient, même si c'était lentement. Il le voyait bien : s'il redevenait aveugle chaque mois, ses yeux démoniaques ne craignaient toutefois plus la lumière, il n'y avait donc plus besoin de les camoufler avec un bandeau opaque.

Enfin. Après avoir fini ce qu'il avait à faire avec Kaellen qu'il formait, ayant fait quelques rondes de surveillance avec lui, Eynar l'avait libéré, et proposé de gérer son temps comme il le souhaitait : soit mettre en pratique tout ce qu'il avait expérimenté jusque-là, soit simplement de prendre du temps pour lui. A lui de gérer !

Après donc avoir libéré le démon jusqu'au lendemain, Eynar s'était donc rendu à l'infirmerie, un peu forcé. De toute façon, il préférait ça que de prendre le moindre risque à ce niveau.

Alors ce fut un peu blasé, comme à chaque fois, qu'il se laissa tomber là où on l'y invitait, envoyant simplement :

- Bon, faites-vite, j'ai autre chose à faire.

Et on procéda aux vérifications, qui ne lui étaient pas super agréable. C'était toujours resté une zone sensible et fragile depuis ! Le tout avec cette petite angoisse à se demander s'ils trouveraient quelque chose. Mais qu'il contint sans rien dire, comme toujours depuis plusieurs années à présent.

Et soupira fortement quand l'hybride qui s'en occupait lui révéla qu'en effet, un début d'infection commençait à se développer. Eynar prit un air blasé. Il avait fait très attention, ce mois-ci ! Il ne s'était pas laissé éblouir, ses yeux démoniaque ne supportant pas très bien les lueurs trop vives et réfléchissantes qui le brûlaient, et n'avait ni eu de soucis de "poussière dans l'oeil", où là aussi, pour lui, c'était un peu dangereux tant ça avait été mal fait à la base !

Cela prouvait du coup que les soigneurs de l'école n'exagéraient pas en lui imposant de revenir une fois par mois pour vérifier.

Du coup, bien obligé, Eynar se laissa faire, bien que ça soit loin d'être super agréable. Cela dura un petit moment, mais toujours trop longtemps pour lui.

A la fin, comme à chaque fois dans ce genre de cas, le soigneur lui recommanda de se reposer avant de partir. Eynar ne répondit rien, et ne bougea pas, la tête lui tournant un peu après cette petite opération nécessaire qui avait un peu duré. Il avait l'impression d'être saoul, mais en plus désagréable encore.

Il voyait tout autour de lui tourner dangereusement, basculer comme s'il était sur un navire, tout en se sentant un peu lourd. Mais au moins, rassuré : il ne perdrait pas la vue. Fallait juste laisser les soins agir, attendre que tout se remette dans l'ordre. Le plus difficile pour lui fut de s'empêcher de se frotter les yeux avec une main, si bien qu'il se concentrait à tenir fermement les bords du lit sur lequel il était, pour éviter de tout foutre en l'air.

Sans plus calculer le temps, jusqu'au moment où il entendit un peu d'agitation sur un côté, entendant à peine ce qui se disait.

Ce qui se passait était simple : la patiente inconnue que Tsukimeru avait amené d'urgence ici venait de s'écrouler, et on était en train de simplement l'aider à se relever, bien que gardant des gestes doux, bref, faisant leur boulot, se renseignant sur son état, et ainsi de suite.

Elle fut donc rapidement remise sur le lit, rassurée, bref, tout ce qu'il fallait dans ce genre de cas.

A la fin de tout ceci, Eynar se sentit mieux. Enfin son tournis était passé, bien que s'en sortant avec un léger mal au crâne habituel à cause des effets des soins apportés. Mais il n'était pas du genre à se plaindre.

Il se redressa un peu, curieux, et tourna la tête en direction de l'endroit de l'infirmerie où il avait entendu toute l'agitation se faire. Et fut un peu étonné en reconnaissant la personne qui s'y trouvait : la petite Plume ! Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Ne venait-elle pas de Mythra ? Que lui était-il arrivée ?

Enfin, peu importait ces questions à vrai dire. Là, la pauvre devait être un peu déboussolée, car il était certain qu'elle n'avait jamais mis les pieds hors de chez elle, même s'il ignorait où elle habitait. Et surtout, elle n'avait personne. Il avait bien vite compris qu'elle vivait seule actuellement ! Enfin, d'après ce qu'il avait pu deviner sur Mythra, bien que sans s'y mêler d'avantage. Il fallait respecter la vie privée des gens après tout !

Il se releva donc simplement, se dirigeant vers son lit dès que plus personne ne fut autour d'elle, s'arrêtant juste quand il entra dans son champ de vision. Et comme souvent, il se fit aimable :

- Salut ! Je suis surpris de te voir ici ! Pas trop effrayée ?

Il estimait toujours que la morosité n'était certainement pas ce qui aidait à aller mieux ! Puis bon, oui, il était un peu curieux de la voir là, quoi ! Surtout qu'elle ne semblait vraiment pas bien...et le Palais de Cristal était plus proche pour elle, non ? D'autant plus que les anges étaient plus avancés qu'eux sur les soins, même si les soigneurs d'ici n'avaient quand même pas grand chose à envier ! Mais tout de même. En supposant qu'elle vienne de Mythra...le plus rapide et mieux pour elle aurait été le Palais de Cristal, non, car plus proche, surtout ?

Après, il n'était pas au courant de tout non-plus...

[Désolée du retard, reprise des cours, donc disponibilité reportée au weekend !]

"Ou des fois, on croit aussi connaître des gens et au final... Enfin, je pense que cela vient de moi, j'ai encore beaucoup à apprendre de ce monde !"

Quand on venait d'un monde bien sombre, et qu'on arrivait sur une terre de lumière, on pense aisément que tout danger est écarté. Trop naïve, Plume avait eu cette audace... Jusqu'à la nuit passée.
Eynar lui indiqua qu'il n'était pas là pour elle. Que cette rencontre était un simple fruit du hasard. Il ne semblait pas au mieux de sa forme lui non plus. Un peu palot, titubant légèrement. Ses yeux démoniaques peut-être ? L'adolescente les avait bien vite remarqué ! D'autant plus qu'elle était extrêmement bien placée pour savoir que la moindre intrusion de magie noire dans un corps humain était capable d'un grand ravage. Même contrée par la magie des anges... Bien au contraire ! Mais bon, ce n'était pas ses affaires. Puis vint une proposition.

"Une simple agression nocturne, comme il en arrive plutôt fréquemment pour les femmes. Rien de très inhabituel. En ce qui me concerne."

Il comprendrait très certainement, nul besoin de détails supplémentaires. Et puis à bien y réfléchir, même ces mots étaient peut-être de trop. Qu'est ce que ça pourrait lui faire à lui, à part lui rappeler de bien mauvais souvenirs ? Contrairement à elle qui avait grandit dedans, lui semblait ne pas avoir connu ça assez jeune pour prétendre à une normalité. Mais peut-être avait-elle dit ça à la suite des paroles du démon, qui avait sous-entendu que si elle devait en parler à quelqu'un en échange d'une quelconque compréhension, c'était à cet homme en face d'elle.

"C'est gentil mais... Je n'ai pas encore d'amis proches que je pourrai me permettre de déranger... Juste de simples connaissances, qui n'ont peut-être même pas remarqué mon absence. Je suis en repos jusqu'à demain. L'inquiétude de leur part, s'il y a, ne sera pas donc pas palpable avant quelques heures. Laissez-donc, je vais prendre mon mal en patience. Ce n'est pas inconfortable ici."

Et en toute honnêteté, elle n'était plus si sûre de vouloir se retrouver seule chez elle dans un état aussi faible qu'actuellement. Si c'était simplement changer d'hôpital... Non, ça ne l'intéressait pas plus, et la fatiguerai inutilement.

[Pas de soucis, je me suis doutée ! =)]

Il eut un petit sourire à sa première réponse.

- T'inquiète. On en apprend tous les jours ! C'est stupide de prétendre qu'on sait tout et qu'on a tout vu de la vie ! Et puis, si justement, on savait tout, et qu'il n'y avait plus rien à apprendre, la vie manquerait d'intérêt, tu ne penses pas ?

Par la suite, quand il la rassura, sans pour autant lui demander les détails...elle les lui donna quand même. Bon, le fait qu'on se confie à lui n'était pas du tout ce qui le dérangeait. Vu sa position avec les élèves, et que pas mal d'entre eux le considéraient comme un "copain qui a de l'expérience"...Eynar en entendait de belles, souvent ! De plus, bien avant cette vie-là, il avait été "l'ami" d'une petite fille jusqu'à ses 3 ans, qui elle aussi lui parlait pas mal !

Juste qu'il ne s'était pas trop attendu à "ces" allusions qu'elle énonça, et qu'il comprit très bien. Il s'était douté qu'il y avait eu une agression, oui, mais pas que ça aille...jusque-là.
Il sentit un vertige un peu lourd le parcourir, et sans gêne, comme souvent de sa part d'ailleurs, il se permit de s'asseoir sur le rebord du lit, qui était double de toute façon, restant quelques secondes silencieux, laissant passer ce léger malaise, jurant doucement :

- Bande de salopards...

Toutefois, on sentait bien dans son ton de voix que c'était quelque chose qui le révulsait. Simplement parce qu'il connaissait ! Et pas seulement par simple connaissance...physiquement aussi. Et puis, oui, il voulait bien admettre qu'il avait envie de transpercer les coupables de ses épées quand il entendait ce genre d'histoire ! Déjà qu'il était devenu ivre de colère quand il avait appris que des gens avaient enlevé Aaluna une fois...en faisant passer un message via Ruby...il avait été une toute autre personne à ce moment-là !
Ou cette fois où elle avait été agressée par la famille Pandémon...là aussi, il était devenu fou. ça lui avait été difficile de rester objectif du coup ! Alors il avait laissé ça aux autres membres de la Direction, et s'était plutôt occupé d'Aaluna qui avait été dans un sale état, et pas seulement physique, loin de là ! Ce fut d'ailleurs l'unique fois où il l'avait engueulée pour la bouger et la sortir de sa dépression...RARE de sa part !
Si bien que lorsqu'on voyait Eynar en colère, ça avait toujours don de surprendre. Et forcément, peu de personnes répliquaient, du coup !
Enfin, cette tension n'avait pas duré très longtemps...parce que décidément, Eynar n'était pas du genre colérique. Il avait ensuite tenté de consoler Aaluna tout en restant auprès d'elle afin de la rassurer !
Elle avait beau avoir 16 ans, ça restait le bébé qu'il avait aidé à faire naître et avec qui il avait passé beaucoup de temps, sans compter les fois où il l'avait sauvée de la mort !

- La nuit, ça reste toujours assez dangereux. Surtout quand on n'est pas expérimenté(e). Enfin, je suppose que tu l'as appris pour la peine.

Parce que bon, Plume était loin d'être la première ! Eynar avait bien extirpé Ruby d'une situation du même style peu de temps après leur première rencontre, quand ils se connaissaient encore à peine ! Donc au final...des mauvaises personnes, il y en avait de partout...malheureusement.
Et tout le monde n'était pas aussi alerte ou capable de se défendre, comme Eynar, par exemple, qui, plus jeune, avait eu aussi un moment où il avait été un peu influencé par de mauvaises personnes, agissant du coup comme une personne pas trop fréquentable, même si ça s'était juste arrêté à des transactions pas très légales ou des petits larcins. Heureusement qu'il avait malgré-tout une famille derrière pour rectifier le tir, alors il s'était rapidement remis sur le bon chemin, après avoir payé de ses mauvaises expériences.
Quand il disait que des conneries, il en avait fait dans sa vie, c'était véridique ! ça passait de la plus stupide à ce mauvais genre. Epoque de la naïveté, où on testait un peu tout en prétextant tout savoir.

Ce qui lui donnait un recul que certains n'avaient pas. Et savait d'expérience certaines choses, plus ou moins graves, ou pas du tout. Et il ne le niait pas ! Personne n'était parfait après tout, loin de là !

Puis lorsqu'il lui proposa de rendre service...elle lui répondit par la négative. Pas d'amis proches ? Pas encore ? Mais depuis combien de temps était-elle sortie du Pandémonium ?
Enfin, il n'en fit rien, et préféra plutôt continuer à se montrer agréable. Si elle était seule, peut-être cherchait-elle tout de même à changer cette situation, plus qu'elle ne voulait l'admettre ? Ou alors, au moins connaître ça, pour se faire une idée de la chose.

- D'accord. Je laisse courir. Et tu restes autant que tu en ressens le besoin. Nous ne sommes pas là pour te retenir prisonnière après tout, loin de là ! Je sais que ça peut paraître compliqué et facile à dire, mais...sincèrement, tu finiras par y arriver, à t'intégrer quelque part. C'est toujours difficile quand on a eu l'habitude d'une autre vie, radicalement différente. Mais on finit par y arriver.

ça, expérience faite ! Il savait bien de quoi il parlait à ce niveau...parce que bon, trois mois et demi dans ses conditions de détention, où il avait perdu toute dignité humaine, et qu'on l'avait rendu fou à lier avec les tortures subies...associées à toutes les maladies qu'il avait contracté à la fois à cause de tout ceci, l'insalubrité et le manque de nourriture...il le définissait très bien de lui-même : il n'avait été qu'une bête à la sortie de ça. Même plus Eynar Yasashi, il n'était plus un homme, il ne connaissait même plus sa propre identité. Une bête. Qui ne savait éprouver que de la haine pour ses bourreaux, qui ne savait plus faire la différence entre Bien et Mal, car tout était mal. Une bête. A l'agonie. Et très agressive, qui plus est !

Donc un peu difficile de revenir...surtout en encaissant ensuite de nouveau le choc de ses derniers souvenirs, de cette journée sanglante où il avait tout perdu, le faisant sombrer dans une dépression plutôt forte. Et comme si ça ne suffisait pas, quand il eut cette espoir qui l'avait nargué, quand il avait entendu qu'Aaluna était vivante. Sa première réaction avait été de vouloir aller la chercher, de la retrouver, de la prendre avec lui, et reprendre ensemble, affronter les épreuves ensemble, tous les deux, même si ça serait difficile. Au moins, ça lui avait donné une raison de vivre à nouveau. Mais elle avait hurlé de terreur en le voyant si différent. Des yeux jaunes de démon, des cheveux qui commençaient à repousser, et surtout, une maigreur extrême. Cette non-reconnaissance l'avait fait encore plus sombrer dans le désespoir, rendant encore plus difficile sa réintégration dans la vie normale.

Mais il avait réussi. Alors pourquoi pas Plume, non-plus ? Surtout que, d'après ce qu'il savait, cette vie horrible en enfer lui paraissait normal, et non terrifiant. Il fallait juste qu'elle continue de découvrir...

- Il y a du bon et du mauvais partout. J'ignore si ce cas s'applique au Pandémonium. A vrai dire, je ne tiens pas à y aller pour le vérifier !

plaisanta-t-il un peu sur le coup, histoire d'alléger un peu la discussion.

- Mais sur Mythra et ici, c'est le cas. Je ne connais pas assez le Royaume Céleste pour me prononcer dessus. Bref. Tu y arriveras. Tu es jeune, tu as toute la vie devant toi. Parce que tu sais...la santé, c'est 80 % dans la tête. Si tu te sens bien dans ta tête, tu vis longtemps. Le cas contraire, tu crèves. Tu en es la preuve avec ta santé pourrie !

Si elle ne voulait plus vivre, elle se serait laissée mourir, plutôt que de faire en sorte de trouver un moyen de survie ! Quelque part, n'était-ce pas ça ? Bien sûr, elle était loin d'être la seule...c'était le cas de tout le monde !

- Si tu es assez confiante, et que tu es curieuse de visiter un peu le pays, ça ne pose pas de soucis. On te montrera le bon côté des choses ! C'est en vivant des expériences, bonnes comme mauvaises, qu'on apprend la vie ! ça te branche ?

[Désolée pour l'attente, je ne me suis pas sentie très bien ^^' Je crois que je me suis un peu "tuée" à la tâche ces derniers temps xD]

- Ta façon de voir les choses...à ses avantages et inconvénients. L'avantage, c'est qu'effectivement, tu es capable de passer au-dessus de ça. Ce qui, normalement, est une chose de difficile. Je pense que c'est simplement du au fait que tu as toujours vécu...sans aucune dignité humaine, et que tu t'es habituée à cela, trouvant ça normal. Ce qui n'était pas mon cas. Et de celui de beaucoup d'autres.

fit-il avec calme, analysant simplement. Comme quoi, il jouait souvent les idiots, mais ça avait toujours été un genre qu'il se donnait ! Parce que derrière, il en avait dans la tête, contrairement à ce qu'il laissait croire ! Et comme il plaisantait : "l'avantage d'être intelligent, c'est qu'on peut faire l'idiot, alors que le contraire est impossible !". Et vrai qu'il jouait pas mal là-dessus...à la fois pour surprendre, et donc tirer avantage dans certaines situations, parfois pour éviter de se sentir triste et d'autres...simplement pour amuser les gens.

Après, ces paroles étaient dures, mais c'était la vérité, au final. Plume avait grandi ainsi, alors pour elle, rien n'était plus normal. ça surprenait les gens d'ici, comme lui, mais l'inverse était également vrai. Elle devait vraiment se sentir déboussolée, cette petite !

- La preuve en est que pour ma part, même 13 ans après, je serais capable de me jeter sur mes anciens geôliers pour les étrangler s'ils se trouvaient devant moi, pour tout ce qu'ils m'ont fait. Et pas seulement ce que toi-même a vécu la nuit dernière. Pourtant, je ne suis pas du genre rancunier. Mais il y a des exceptions à tout.

Méchant ? Oh, il l'assumait. Eynar pouvait à la fois être une véritable patte, et à la fois tout le contraire, qu'il ne valait mieux ne pas chercher. Après tout, la dernière fois qu'il avait surpris des démons-bandits qui projetaient d'attaquer Leyna, et qui étaient en fait des alliés de ceux qui avaient massacré son village auparavant, Eynar ne s'était pas montré très tendre...au contraire ! Il s'était défendu quand ceux-ci l'avaient intercepté, et ces démons ne s'en étaient pas sortis indemnes...voir même pas du tout !
En fait, il pouvait se montrer aussi mauvais que ce qu'il était gentil à la base...ce qui indiquait encore plus qu'il ne valait mieux ne pas le sous-estimer ! Tout comme ceux qui avaient essayé d'enlever Aaluna ne s'en étaient pas sortis indemnes non-plus...ce combat pour leur survie à son village l'avait changé à ce niveau-là. Car c'était bien la première fois de sa vie qu'il avait du tuer pour survivre et sauver son entourage. Un acte en général difficile à passer. Il n'avait pas été fier, loin de là ! ça lui avait même été difficile, mais c'était soit ça, ou alors les villageois et sa famille qui succombaient. Et une fois qu'on avait passé ce cap...quelque chose changeait en soi.

Aujourd'hui, si Eynar pouvait éviter d'aller jusque-là de nouveau, il s'y tenait, s'étant juré de ne recommencer qu'en cas extrême, vraiment le dernier recours, s'il n'aurait pas le choix. Bon, en même temps, il n'avait pas la même maturité ni le même recul qu'auparavant où il avait 22 ans. Mais oui, s'il pouvait éviter...il évitait. Blesser, sans soucis, mais tuer, c'était quand même autre chose...et quelque chose de mal.

Alors oui, il voulait bien admettre qu'il n'était pas très objectif selon certains cas. En imaginant que l'un des membres de ce groupe démoniaque - toutefois s'il y avait encore des survivants à ce niveau - venait en jurant qu'il s'était repenti...Eynar ne lui pardonnerait pas en dépit de tout. Il se ferait haineux, mauvais, et vraiment hautain. Il se montrerait plus que détestable. Et ça ne lui faisait pas honte. Tout simplement parce qu'il considérait ça comme "trop facile", et que ça ne ramènerait pas tous ces morts qu'ils avaient provoqué, et plus encore, ces tortures sur place, et pas seulement sur lui : les autres aussi. Eynar se souvenait toujours comme si c'était la veille ce jour de défaite où les démons les avaient rassemblé, ceux qui s'étaient opposés à eux, une petite vingtaine donc, dont Eynar, pour les exécuter publiquement devant les villageois prisonniers en guise d'avertissement. ça, ça ne passait décidément pas. Si Eynar était "vivant", c'était juste parce qu'il s'était rebellé plus fort que les autres pour éviter de faire parti de ce carnage. L'odeur du sang de toutes les connaissances (dont son beau-frère démon) qui étaient passées avant lui dans laquelle il avait été jeté tout d'abord le faisait encore frissonner aujourd'hui.

D'autant plus qu'il avait appris ce qui était arrivé à Aaluna ensuite, qui n'avait que trois ans : ces démons l'avaient retrouvée, et n'avaient pas hésité à s'en prendre à elle, qui n'avait aucun moyen de se défendre, ou même de se méfier, vu la nature de son premier père adoptif qui était un démon !

Eynar trouvait ça lâche. ça serait décidément les seules personnes envers qui il se fermerait complètement. Bon, il savait bien que ce n'était pas du tout la chose la plus intelligente à faire. Loin de là. Et que c'était comme ça qu'il y avait encore des conflits sur Ernelzya. Mais...non. Il avait beau faire, il n'y arrivait pas. Juste que, contrairement à ces gens, il n'était pas au point de s'en prendre à leurs familles...loin de là !

Disons que...tant que ces personnes se tenaient loin de lui, c'était le mieux. Le reste, il ne voulait plus aucun contact avec.

Ce qui prouvait donc sa théorie : lui ne trouvait pas ça normal, et avait encore du mal à passer au-dessus. Contrairement à Plume.

- L'inconvénient, c'est qu'ici, ça peut te rapporter des ennuis. Et que si tu continues à te laisser faire, tu mourras, vu ta constitution fragile. Alors que ton but, c'est de vivre, de découvrir, non ? ça serait idiot que tu perdes la vie au bout de quelques mois...vraiment.

Enfin, c'était son avis, elle en faisait bien ce qu'elle en voudrait après !

- Bref, tout ce que tu attends là, c'est certainement de pouvoir te reposer. Je vais donc arrêter de te soûler et te laisser te reposer. Si tu as un problème, faut vraiment pas hésiter à demander ! Vraiment !

fit-il ensuite avec un simple sourire amical.

[Encore en état grippal, mais ça reste surtout de la fatigue, je pense donc reprendre doucement les RPs. Désolée toutefois si mes post sont plus court que de coutume.]

"Mon ancien maître est mort, la question ne se pose même pas de ce côté là en ce qui me concerne."

Ce qui aidait très certainement Plume à réussir d'avantage à passer au dessus de tout cela. Outre sa vision "normalisée" de la chose, son bourreau n'était plus de ce monde, et ne risquerai pas de tenter de la récupérer à nouveau. Et puis surtout, elle devait aussi être considérée comme morte. Ce qu'elle aurait dû être si on ne l'avait pas rapidement ramassée sur le chemin et soignée dès sa sortie de l'Enfer. Pour les mots qui suivirent en revanche, la jeune fille ne pouvait pas vraiment dire qu'il avait tord ! Si la mort l'effrayait, elle avait toutefois assez de présence d'esprit pour lui faire face et mieux l'esquiver. Bien que cela restait un problème.

"Je ne veux pas faire l'erreur de me montrer trop méfiante et distante envers tout le monde, et oublier de vivre. Peu importe la personne en face de nous, le risque est toujours là... Je ne peux pas me permettre de toujours fuir les inconnus. Ou je resterai seule toute ma vie."

Elle n'avait pas l'impression d'avoir le choix à ce niveau là. Pour avancer, elle devait prendre le risque d'aller vers les gens. Vrai que la peur d'être agressée ne l'inquiétait pas. Si ce n'était "que" ça, même avec un corps fragile, elle se savait capable d'y survivre, comme ce soir là. Inconscience ou courage, dur de faire la différence. Comment savoir face à un parfait inconnu ? Bienveillance ? Ennemi ? C'était impossible de deviner, et fuir n'était pas non plus ce qu'elle voulait, au risque de passer à côté "d'amis", bien qu'elle ignorait assez la signification du mot. Elle n'avait pas pu le vivre, disons.

"Merci."

Elle ne sut pas quoi répondre pour le reste. Il ne la soulait pas, mais vrai qu'elle se sentait assez fatiguée, peut-être un peu irritée. En fait, elle se sentait perdue, comme si ses convictions avaient plus ou moins été brisées. La vie en surface ne semblaient pas aussi belle que l'idée qu'elle s'en faisait d'après les lignes qu'elles lisait dans les bouquins...