Sauf qu'ils n'auraient pas ce qu'ils voulaient cette fois. Lys écouta longuement les paroles de celui qu'il avait bousculé, avant de laisser un silence s'installer. Puis, assis par terre à cause du choc, il lui tendit la main.

"- Faites vous pardonner et aidez moi à me relever..."

Il fallait dire que ses vêtements n'étaient pas bien pratiques en cas de chute. Sa robe était très serrée et près du corps, même au niveau des jambes, alors c'était un peu difficile de se relever une fois tombé.

Celui à la chevelure dégradée s'était en fait un peu perdu parmi les petites rues. Il n'était pas vraiment d'ici, après tout. Et il aurait cru pouvoir atteindre un endroit où dormir en passant par ici. Mais il avait plutôt trouvé un endroit où ne PAS dormir, si vous voyez ce que je veux dire. Ahah.

Et il détestait ce genre d'endroits. Tous ces gens n'étaient pas de bonnes fréquentations du tout, et son physique féminin faisait surtout qu'il se faisait parfois apostropher par des gens louches qui lui demandaient des choses... Toutes aussi louches.

Mais le sourire niais et la dégaine de jeunot de celui l'ayant bousculé le poussait à croire qu'il ne faisait pas partie de ce monde de débauchés. Encore heureux, sinon il n'aurait pas hésité à l'envoyer paître sur le champ...

"- Faites vous pardonner et aidez moi à me relever..."

Il s'empressa de tendre sa main à celui qu'il prenait pour une demoiselle, son sourire retrouvé quand Lys lui adressa la parole sans lui sauter à la gorge. Il l'aida à se relever, épousseta ses habits -quelle allure devait-il avoir ?-, et s'excusa une nouvelle fois.

"Encore pardon ma Dame, ma maladresse est inexcusable. Encore que j'ai de la chance dans mon malheur, car j'eus craint d'avoir bousculé un gaillard qui n'aurait fait qu'une bouchée de moi !"

Il eut un petit rire gêné, faisant référence aux rires qui avaient suivi leur bousculade. Puis il observa son interlocuteur, qui par sa finesse et son raffinement, jurait avec le décor. Aaron contempla la robe travaillée, les cheveux originaux et particuliers de Lys, et comprit rapidement que, comme lui, il n'avait rien à faire ici. Du moins, il le supposait. Voulant se racheter, il tendit son bras pour conduire son interlocuteur hors des lieux.

"Je quitte cette ruelle, me laisserez-vous vous raccompagner en lieu sûr pour me faire pard..."

Mais il ne finit pas sa phrase, car un ivrogne le bouscula, le rejetant à terre. Sa tête heurta le sol sous le choc, et il se mordit la lèvre par surprise. Du sang perla aussitôt. Il se frotta l'arrière du crâne pour observer qui avait fait ça, encore un peu sonné. Un grand gaillard se tenait entre lui et Lys, le surplombant de toute sa hauteur. Ses yeux n'étaient pas fixes, et il bafouillait en lui postillonnant dessus.

"Dégage bouseux, la Dmoizelle est trop bien pour toi là. Elle voudra jamais d'un étranger comme toi !" Puis, il se tourna vers Lys "Hey Mamzelle, ça vous dirait que j'vous emmène chez moi ? J'ai quelques opales que vous apprécieraient surement, mais seulement si tu m'satisfais poupée ! J'ai toujours rêvé de faire une grande Dâââme héhéhé..."

Aaron fut épouvanté par l'attitude et les paroles de l'homme. Alors, tandis qu'il se relevait et laisser à Lys le soin de remettre à sa place cet ignoble individu, il tendit son esprit vers sa monture. Pourvu qu'elle l'entende vite et qu'elle les rejoigne encore plus rapidement.


[N'hésite pas à me faire signe si quelque chose ne te va pas =) ]

"Encore pardon ma Dame, ma maladresse est inexcusable. Encore que j'ai de la chance dans mon malheur, car j'eus craint d'avoir bousculé un gaillard qui n'aurait fait qu'une bouchée de moi !"

Une fois debout, il serra un peu plus son livre contre lui, supportant le regard bien admirateur de son interlocuteur. Cependant, quelque chose l'avait troublé. "Ma Dame" ? ... Encore un. Encore un qui le prenait pour une fille. Bon, il était vrai que ni sa voix, ni sa tenue, ni son allure, ni son visage, ni son corps tout entier ne laissait prédire qu'il était un homme... Mais tout de même ! Cependant, il devait bien l'admettre. Ce garçon était la quintessence de la gentillesse et de la bonté. C'en était presque affligeant. Mais il ne pouvait pas non plus le remballer comme ça...

"Je quitte cette ruelle, me laisserez-vous vous raccompagner en lieu sûr pour me faire pard..."

Voilà qu'un grand type sans doute fortement alcoolisé venait de bousculer le pauvre petit garçon. Ca avait dû faire très, très mal. Et la suite n'était pas plus intéressante.

"Dégage bouseux, la Dmoizelle est trop bien pour toi là. Elle voudra jamais d'un étranger comme toi ! Hey Mamzelle, ça vous dirait que j'vous emmène chez moi ? J'ai quelques opales que vous apprécieraient surement, mais seulement si tu m'satisfais poupée ! J'ai toujours rêvé de faire une grande Dâââme héhéhé..."

Là, il tiqua. Son visage restait calme, mais ses lèvres s'étaient très légèrement pincées. Quel était ce comportement d'ivrogne en manque ?!

"- Êtes-vous tellement en manque de femme que vous êtes prêt à coucher avec la première venue ? Voilà pourquoi je déteste les Humains, ils ne font pas assez attention à la beauté des sentiments. Vous êtes tous les mêmes, et vous me dégoûtez."

Lys avait toujours eu une relation particulière avec les Humains depuis qu'il connaissait toute l'histoire de sa conception. Etaient-ils réellement tous les mêmes, ou avait-il juste le don de tomber sur les pires ? ...

[Non, tout va bien ^^]

"- Êtes-vous tellement en manque de femme que vous êtes prêt à coucher avec la première venue ? Voilà pourquoi je déteste les Humains, ils ne font pas assez attention à la beauté des sentiments. Vous êtes tous les mêmes, et vous me dégoûtez."

Aaron fut surpris agréablement de la répartie de son interlocuteur, qui ne se laissait visiblement pas désarçonner comme ça. Mais il fut tout aussi choquer par la rancœur que Lys nourrissait envers les Humains, mais il décida que le moment n'était pas venu débrailler là dessus. Debout, il scruta les airs pour apercevoir leur carrosse pour la sortie, ou tout du moins un lieu plus calme et surtout plus sur. Fluya n'était pas encore en vue, mais bientôt il sentir qu'elle approchait.

"J'ai bien peur mon bon monsieur qu'elle ne veuille pas d'un goujat tel que vous, alors cessez de vous ridiculiser et laisser nous partir d'ici."

Puis, sentant que c'était le moment idéal, et ne voulant pas faire courir de risque à leur monture, il saisit délicatement Lys par la taille -même sa silhouette confortait le jeune homme dans son idée qu'il se trouvait avec une fille-, et le serra fermement en lui glissant à l'oreille :

"Faites moi confiance, et accrochez-vous."

Il se tourna alors de nouveau vers l'humain, son sourire revenu.

"De toute façon quoi qu'il arrive, j'enlève cette perfection !" scanda-t-il théâtralement.

Fluya passa alors à ce moment là, frôlant les têtes de ses sabots. L'ange lança sa main loin en hauteur, et lorsqu'elle fut à portée, s'accrocha de toutes ses forces à une des sangles de la selle. Fluya s'éleva alors, s'éloignant des badauds qui le regardaient, époustouflés. Quel étrange spectacle cela devait être ! Un garçon accroché à une licorne, avec une délicate créature au bras. Il ne put s'empêcher de rire, totalement habitué à ce genre d’acrobaties qui ne le perturbaient même plus. Il se hissa autant qu'il le put, rapprochant Lys du haute de la monture pour qu'il puisse s'installer. Lorsque ce fut fait, il se hissa complètement, s’asseyant derrière le jeune homme qu'il prenait toujours pour une femme.

"Ca va ? Vous n'avez pas trop eu peur j'espère ? Pas le mal de l'air au moins ? Fluya, dépose nous au bout de la ruelle, à la frontière avec la place !"

"J'ai bien peur mon bon monsieur qu'elle ne veuille pas d'un goujat tel que vous, alors cessez de vous ridiculiser et laisser nous partir d'ici."

Magnifique. Voilà que l'angelot portait ses attributs, maintenant. Il en avait mis, du temps ! En même temps, Lys n'avait pas besoin de sa protection. Il pouvait très bien se débrouiller seul, comme il l'avait toujours fait. Il n'était pas une petite chose fragile. C'est pourtant ce que semblait croire le garçon, puisqu'il le saisit avec une délicatesse telle que cela surpris le Demi-Elfe.

"Faites moi confiance, et accrochez-vous. De toute façon quoi qu'il arrive, j'enlève cette perfection !"

Voilà une scène bien étonnante. En tout cas, la bête qui avait été appelée était ravissante. Elle semblait calme, presque autant que Lys lui-même... Il s'accrocha tout d'abord à son "sauveur", le plus fort qu'il put, prenant bien attention à ne pas lâcher son grimoire. Les hauteurs, il aimait ça, mais pas si violemment... Il finit enfin assis, soupirant de soulagement.

"Ca va ? Vous n'avez pas trop eu peur j'espère ? Pas le mal de l'air au moins ? Fluya, dépose nous au bout de la ruelle, à la frontière avec la place !
- Tout va bien, ne vous inquiétez pas. Je vous remercie d'avoir pris la peine de me sortir des griffes de cet ignoble individu. Que puis-je vous offrir pour vous remercier ?"

Le jeune Demi-Elfe prit la main qu'on lui tendit et descendit du cheval ailé, prenant garde à ne pas se faire mal, ni à lui ni à l'animal d'ailleurs.

"Prenez ça comme un geste pour me faire pardonner de vous avoir bousculer ! Si ce n'était pas arrivé, nous n'aurions attiré l'attention ni l'un ni l'autre et cet individu ne ce serait pas permis de vous parler de la sorte. Je suis Aaron, et vous Demoiselle ?"

Ecoutant d'une oreille distraite, Lys fixait la ruelle sombre de son regard vert nuancé. Les humains étaient vraiment tous aussi répugnants les uns que les autres, et ceux qui se laissaient entrainer dans leur débauche, leur débâcle, n'étaient que tout autant coupables. Il répondit distraitement à celui qu'il avait compris être Aaron.

"- Je me nomme Lys..."

Il tourna soudainement son regard vers lui, se rendant compte qu'il avait peut-être été un peu impoli en lui répondant ainsi sans le regarder.

"- Ravi de vous rencontrer."

[Je fais exprès qu'il ne capte pas pour le "demoiselle" tout de suite x)]

[ Désolée demoiselle, aurai-je un retard monstre inexcusable ? °° ]

Son interlocuteur sembla ailleurs, aussi Aaron le laissa divaguer au fil de son esprit en toute liberté. Il s'arme de son sourire, et quand celui qu'il prenait pour une jolie demoiselle lui fit enfin l'honneur de lui donner son nom, ses lèvres s'étirèrent.

"Enchanté Lys ! Votre prénom est tout simplement magnifique, il semble refléter votre pâle beauté. Voulez-vous que je vous raccompagne à pied jusqu'à votre lieu de repos ? Sait-on jamais, il se pourrait que..."

Des notes de violon commencèrent à s'élever, probablement le fruit d'un artiste itinérant. Désireux de faire oublier à la belle leur petite mésaventure, il le prit par la main, et cria :

"DE LA MUSIQUE ! DANSONS !"

Joignant le geste à la parole, il colla une main sur la hanche de Lys, afin qu'il puisse toujours tenir le recueil auquel il semblait tenir. Il commença alors à conduire sa "cavalière", ravie que son père musicien lui ai apprit quelques pas. Ils furent bientôt rejoints par d'autres couples qui suivaient leur exemple.

"Enchanté Lys ! Votre prénom est tout simplement magnifique, il semble refléter votre pâle beauté. Voulez-vous que je vous raccompagne à pied jusqu'à votre lieu de repos ? Sait-on jamais, il se pourrait que..."

Que...? Oui...? Que...? Décidément, ce type-là aimait bien garder le suspens ! Lys commençait à croire qu'il était un peu attardé... Ou peut-être niais... Ou peut-être les deux ? Quelle horreur. Quel malheur. Les conversations ne risquaient pas d'être très animées.

"DE LA MUSIQUE ! DANSONS !"

Quoique. Là, c'était un léger problème. Quoique Lys était plutôt doué en danse. Ce n'était pas des choses qu'il appréciait faire, mais son corps avait tendance à onduler avec grâce en toutes circonstances, mais encore plus lorsqu'il dansait.

"- Si vous voulez, mais je ne suis pas très doué, je crois..."

[Aucun problème du tout ! ^^]