<< Il est des folies que même le diable ignore. >>
Citation de Tahar Ben Jelloun ; Œuvre : L'enfant de sable - 1985.




J'ai marcher si longtemps sur cette terre putride qu'elle m'en à dégoûté de ce que j'étais. Un foutu démon. Même mes parents m'avaient tellement trouvé dégoûtant qu'ils avaient finis par m'abandonné. Tout du moins... Mes géniteurs. Je ne savais pas qui ils étaient, ni s'ils étaient morts ou bien vivants. Et quand bien même, je n'en avait plus rien à carrer. Il m'avait transmis leurs gènes et m'avait donner la vie pour... Pourquoi au juste ? Pour survivre face à toute cette douleur ? Pour survivre dans un monde ou l'ont était obligé de voir ses proches mourir devant nos yeux, sans pouvoir rien y faire ?

Voilà ce qu'étais devenu mon quotidien depuis la mort de mon maître, une dose de whisky, du sport de chambre en bonne compagnie et mon lot de culpabilité quotidien.

De quoi égayer mes jours les plus noirs, même s'ils avaient tendances à le rester aussi souvent que possible. Hélas, la chance ne faisait pas partis de ma vie privée, mais en revanche, de ma vie professionnel, on pouvait vraiment dire que je me faisait les couilles en or. En une vingtaine d'années, depuis que j'exerçais le métier de mercenaire, je m'étais fait une jolie réputation.

Personne ne connaissait mon vrai visage, car le jour où je retrouvais le fils de chienne qui avait massacré Roy, je n'hésiterais pas à me servir de cela. Tout les détails, même le plus infime d'eux pouvait faire basculer la chance de mon côté. J'avais appris avec mes années d'expérience de me servir de toutes mes connaissances pour pouvoir me sortir du trou quand j'y étais. Et lorsque je devais y avoir recourt, je n'hésitais pas à me servir de la tricherie afin de m'en sortir.

Je ne voyais pas en quel cas j'aurais du être honorable envers quelqu'un. Je n'avais ni amis, ni familles. Tout ce qu'il me restait, c'était des ennemis. Et lorsqu'on était plutôt du genre à vivre une vie fougueuse comme la mienne, on en devient vite paranoïaque et tricheur.

Tandis que je traversais le Bourg Ernelzyen, mes pas me guidèrent dans la Taverne la plus calme du coin, La Sale Gueule.

Tandis que j'entrais dans l'habitacle, une énergie puissante me frappa de plein fouet. Je n'y fit pas vraiment attention aux premiers abords, mais lorsque je fut entièrement dans la Taverne, j'eut l'impression qu'elle resserrait de plus en plus son étau sur moi. Elle était froide, très froide et semblait me chuchoter des promesses sanglantes aux creux de mes oreilles.

Je revêtis mon masque d'impassibilité et me dirigeait mon immense carcasse d'un mètre quatre vingt dix vers le bar, avant de commander un whisky.

A mes côtés, un énergumène aux cheveux blancs avait les yeux embrumé par l'ivresse.

Encore un autre qui était dans son mauvais jour...