Terrence failli avoir un malaise en lisant sa convocation. Tsukimeru ! C’était le directeur démon qui lui faisait passer son examen ! Le jeune homme se mit à hyper ventiler, bien heureux d’être loin du regard des autres, isolé dans sa chambre. Une telle panique l’avait prit quand il avait vu le nom qu’il n’avait même pas poursuivi sa lecture du parchemin. Était-ce une chance ? Ou une malédiction de se retrouver face à un autre démon ?! Terrence était actuellement trop stressé pour envisager les choses sous un angle positif. S’il était confiant dans ses capacités, le fait de se retrouver face à un de ses pairs le déstabilisait au plus haut point.

Il rejoignit les étages inférieurs, les jambes coupées. Ce stress le rongeait un peu, et même si Ernelzya avait tenté de le rassurer, il n’arrivait pas à penser à autre chose qu’à Tsukimeru. C’est comme ça qu’il se rendit compte qu’il n’avait même pas pris en compte la matière que lui faisait passer le démon ! Il eut le temps de relire à peine son parchemin avant qu’on lui demande de lui poser, et qu’il put rapidement lire « Origine des peuples et… » Il entra dans la salle, la gorge nouée.

Pourtant, Terrence était loin d’être impressionné par un examen. Il s’en était sorti avec brio les années précédentes, mais ils avaient presque toujours été dispensé par ses professeurs, et occasionnellement des directeurs, mais jamais le démon. A vrai dire, cette matière sur les peuples l’avaient même beaucoup intéressé, puisqu’il restait un élève qui se cherchait lui-même.

Ernelzya l’annonça, et il fut invité à rentrer dans le bureau. Il avait déjà connu ce genre de pièce, mais le bureau blanc, les piles parfaites, les deux fauteuils presque symétriques et le sentiment de propreté ambiante finirent presque de le paniquer. Il était loin, le démon taquin et mesquin qui cherchait la bagarre. Il s’approcha doucement, ne sachant que faire. Il attendit donc derrière le fauteuil qu’on l’invite à s’y asseoir.

« Bonjour Monsieur. Terrence, 4ème année. » fut la seule chose qui accepta de sortir de sa gorge nouée.

Un frisson parcourut l'échine de l'étudiant. Déjà ! Il n'avait pas eu le temps de compléter ses pensées ! Bah, tant pis, maintenant, il fallait laisser son instinct parler. Il rassembla ses notes, commença à se lever... Avanr d'interroger du regard le directeur.

"Ca vous dérange si je me lève ? Je suis plus à l'aise comme ça."

Et surtout, beaucoup moins coincé et rigide ! Il en avait fait l'expérience l'année dernière : auparavant, il s'en sortait avec les oraux, mais pas autant que pour les épreuves pratiques. L'année dernière, le professeur de math' lui avait demandé d'expliquer son examen au tableau. Terrence avait senti son aisance revenir, et sa fierté mise de côté, il se plaisait à expliquer son raisonnement avec passion. Voilà pourquoi il voulait se lever...

Il inspira un grand coup. C'était le moment de vérité.

"Les anges ont toujours bénéficié d'une image de pureté et de gentillesse. Autrefois, ils ne se mêlaient pas aux simples mortels, mais ils étaient tous liés à l'un d'eux. Ce système d'ange gardien invisible a longtemps permis aux anges de profiter de ce culte que leur vouait les autres races. Seulement, les mortels ignoraient que leur miracle quotidien n'était pas le seul fruit de la magie. Les anges formaient des pactes avec les démons, qui étaient les véritables instruments de cette protection particulière."

Le démon s'arrêta, marchant un peu, avant de reprendre.

"Les démons et les anges étaient des peuples à la fois similaires, et complémentaires. Leur pacte leur permettait de vivre lié, alors qu'un simple contact physique aurait pu les détruire mutuellement. L'ombre et la lumière ne pouvaient co-exister dans un même espace." Il était fier de sa dernière phrase. Les mots venaient tout seul. "Mais un jour, le roi du Pandémonium..." Oh non, le nom lui avait échappé ! "... décida qu'il en était assez, que ce pacte n'était rien d'autre que la mise à disposition de son peuple à la gloire des anges. FALHEN ! Pardon heu, donc Falhën fut celui qu'on considère à l'origine de la grande guerre..."

Il s'arrêta, essayant de déchiffrer les expressions de son examinateur.