Ce que rapporte le vent...

Aelric est un jeune homme d’une vingtaine d’années. Il est indolent et apparaît toujours souriant. Il semble fragile, mais on apprécie sa compagnie. Son calme est reposant. Aussi traînard que lui, ses deux chatons gambadent dans sa carriole, à travers le désordre que forment ses marchandises. Aelric est marchant ambulant. Il roule au grès de ses envies à travers les terres de Mythra. Il privilégie alors la Cité Marchande pour se ravitailler, mais semble avoir tout visité. Il se fixe rarement, si bien qu’il faut l’attraper au vent. Aller à sa rencontre est une circonstance rare, mais peut être le percevrez vous à l’ouïe ou l’odorat. Aelric joue de la flûte et sa carriole empeste l’encens. Il aime les jolies choses et les bonnes senteurs. A ce détail on remarque que bien que débraillé, il n’en reste pas moins paré. Ses habits sont souvent des tenues amples ; chatoyantes, elles pondèrent sa négligence. Et ses cheveux sont toujours coiffés pour peu qu’on lui en ait laissé le temps. En effet, on semble le réveiller à toutes heures de la journée, ce qui ne l’empêche pas de se lever du bon pied. Toujours le sourire ouvert, il a un côté niais et bon enfant qui le rende craquant, d’autant qu’il est galant. C’est quelqu’un qui sait se faire apprécier des gens. Mais ne vous y trompez pas, Aelric n’est pas le genre à dire tout haut, ce qu’il pense tout bas et si il peut rire de moqueries ou d’ironie à ses dépends, il n’est pas certain que dans un avenir proche, les plaisantins s’en sortent aussi bien. Si il est innocent, c’est avant tout parce qu’il le veut. Il aime charmer pour le plaisir de plaire ; et surtout il n’y a pas de meilleure couverture à ses pratiques de blanchiment d'argent et de recel. Chose marrante, il prête épaule amicale à qui lui demande. Paradoxale quand on sait qu’il recrute souvent le motif de ces désarrois.

Ce que rapporte l'écho des tavernes...

Dans les bas-fonds, le nom d'Aelric laisse place à celui de Mephis. La description du personnage devient alors assez romanesque. On le dit démon, disciple de Mammon ; peut être est ce le masque qu'il porte, associé aux terribles de ses actions, qui mène le personnage vers de telles analogies ? Comme un battement d'ailes déclenche une tornade à mille lieux de là, on dit qu'un secret vendu à cet homme entraînera des guerres à deux jours d'alors. Des puissants, il est alors un mauvais présage ; une ombre qu'on aimerait ne jamais voir. Des vilains, un client démesuré ; un serpent qu'on aimerait ne jamais froisser. Des victimes, un intermédiaire invisible ; un commanditaire qu'on aimerait bien saisir. Aelric n'est pourtant qu'à demi caché ; tout juste ses cheveux sont-ils relâchés et sa tenue plus parée qu'à son accoutumée. Si le déguisement prend, c'est parce qu'il n'y a plus de prétention derrière son masque. Aelric se montre alors sous son vrai jour ; perfide, vénal, joueur et sans réelle compassion. Un portrait qui tranche avec celui qu'on lui connait, bien plus mou et intimidé. Surtout cette âme fugace sait disparaître aussi vite qu'elle est venue, ne laissant alors que le vague souvenir de son image trouble.