Après être parti de la Cité marchande, il y a de cela plus de deux ans, Arneim s'aventura dans ce qu'il considérait être les deux grandes villes des plaines. Il fit un bref passage à Thran avant de se rendre au château d'Esran. C'est là-bas qu'il entreprit ses premières recherches sur son père. La ville possédait une imposante bibliothèque, et notamment de nombreux registres commerciaux relatant des échanges effectués avec les elfes. Il y résida deux ans, et les quelques informations grapillées lui intimaient de se diriger vers l'Ouest, en direction du lac Ewïnha.
Voila ce qu'il faisait dans le coin. Il commença d'abord par questionner les résidents de la rive Est du lac. Mais il découvrit très vite que cette région n'était qu'un grand parc aménagé pour les nobles et les bourgeois souhaitant découvrir les joies des lacs, des plages, et des chasses organisées avec rabatteurs pour garantir le gibier.
Les elfes n'avaient pas l'air de partager cette culture de oisiveté.
Ainsi Arneim poursuivit-il son chemin sans se retourner. Il souhaitait atteindre les rives Ouest, plus propices au passage des quelques elfes quittant la quiétude de la forêt pour aller quérir le bourdonnement incessant des société "humanisées". Pour ainsi dire, il cherchait des elfes, et pensait qu'il en trouverait plus probablement de ce coté-ci...

Chevauchant Crêpe - son destrier, Arneim fit tomber sa pipe lorsque celui-ci voulu y fourrer du tabac. Marmonant quelques insultes à lui même, il descendit de Crêpe pour la récupérer. Il profita de l'instant pour faire passer les courbatures qui accablaient déjà ses cuisses. Il n'avait jamais autant voyagé. Pas depuis de longues années en tout cas.
Le jeune homme grimpa sur une saillie et inspira un grand coup. Il observa le paysage.
Le lac s'étendait à perte de vue, étincelant comme les prunelles d'une enfant éplorée. Le soir s'installait délicatement, teintant à l'Ouest le ciel d'une couleur mauve. Les quelques trainées qui y flotaient se paraient d'une couverture tomate et se reflétaient en milliers de fragments dans la surface irrégulière du lac. Arneim inspira profondément, comme si respirer cette air permettait de s'accaparer la beauté de l'instant.
Crêpe renâcla, ramenant son maître à la réalité.

*'Me faut un coin pour dormir tranquille...*
Il se retourna, les yeux plissés à la recherche d'un abris naturel pour la nuit. Le lac et la mer au loin amenaient sans cesse un vent pénétrant qui ne vous laissait guère d'autre choix que de fuir à la recherche d'un endroit où passer la nuit.
Il aperçut un renfoncement au loin dans le paysage et décida que l'endroit seraient bien assez prompt à l'édification d'un campement.

*Je m'en contenterai, le vent est souvent clément avec moi* se dit il pour lui même.
Il descendit de son estrade naturelle, flatta l'encolure de Crêpe et se mit en selle.
Descendant de sa petite éminence, il arriva dans une cuvette protégée par des affleurements granitiques striés de rose. Il déchargea son paquetage et installa sa tente rudimentaire. Il ne trouva rien à proximité pour faire un feu alors il n'en fit pas. Il se contenta de s'installer et d'allumer une lampe a huile; seul garant de la lumière à cette heure.
Il sortit une saucisse sèche qu'il découpa à l'aide de sa dague avant de l'engouffrer dans sa bouche. Le gout n'était pas au rendez-vous, mais cette denrée avait l’avantage de bien vieillir. De plus, il n'aimait pas le fromage et n'avait donc pas beaucoup d'autre alternative. Une fois repu il s'exerça à l'escrime.
Un son étouffé écourta cependant son entrainement. Il partit chercher son arc, juste au cas ou...
Les sens à l'affut, il guetta - campé sur ses positions - la chose à l'origine de ce bruit qu'il n'arrivait pas à définir.

Une voix parvint jusqu'aux oreilles d'Arneim.
*Une femme, peut-être une elfe si la chance me sourit*
Sentant que son visiteur était tendu par cette rencontre fortuite, il déposa doucement son arc au sol. Il pria cependant pour que l'elfe - où qu'elle soit - pose elle aussi ses armes si elle en avait.
-Paix ! s'exclama le jeune homme en premier lieu. Je ne vous veux aucun mal. J'ai posé mes armes, montrez vous que je puisse voir l'honneur qui m'est fait.
Bon il détenait toujours un poignard à sa botte, mais il se serai senti nue sans cette lame...
Campé sur ses positions, il respira le plus doucement possible, afin de localiser son interlocutrice. Un silence pesant s'installa, et Arneim resta penaud, à attendre à l'orée de la lumière produite par sa lanterne.
Décidé à prendre les choses en main, il s'adressa de nouveau à son visiteur.
-Si vous le souhaitez, j'ai un peu de nourriture, ainsi que des couvertures. Approchez donc, que je puisse voir à qui je m'adresse.
Toujours le silence, il se sentait épié.
"Je cherche un elfe, qui fut mon père autrefois. Peut-être pouvez vous m'informer à son sujet ! Je me nomme Edwin Galbard et je viens en paix."
L'espoir naquis en son sein. Si elle était bien elfe, comme le présageait la discrétion dont elle faisait preuve pour se déplacer, il aurait peut-être une chance d'avancer dans son enquête. Cependant, les vieilles habitudes ayant la vie dure, il avait préféré utiliser un nom d'empreint. Pour le moment en tout cas.
N'entendant toujours pas de réponse. Il s'assit, adoptant une posture de soumission, mais toujours aux aguets, les muscles tendus.

Arneim esquissa un sourire. Ainsi elle répondait, il n'avait rien imaginé, c'était déjà ça. D'après sa voix, la femme avait l'air suspicieuse, probablement qu'elle doutait de son franc parlé. Les bandits devaient être son quotidien, et la prudence était de mise dans ces terres sauvages. Lui même n'aurait pas agi autrement.
Un peu plus confiant, il se releva tout en répondant en soupirant.
-Je ne l'ai jamais vu. Pour moi, c'est un fantôme. Peut-être est-il mort, je n'en sais rien. Mais j'en parle au passé parce que je préfère l'imaginer mort. Je préfère avoir la bonne surprise de le découvrir vivant, plutôt que de le pleurer en découvrant son trépas. J'ai fait mon deuil en avance. Mais approchez ! Je n'aime pas parler à un buisson.
Il rit nerveusement, tentant de détendre l'atmosphère. Il usait souvent d'humour, mais ne savait pas si celui-ci passerai avec une elfe de sa trempe.
Retournant près de sa tente, il se muni de sa lanterne et ouvrit un peu plus le volet, éclairant un peu plus les buissons environnants. Il rangea ses armes sous sa tente pour éliminer toute suspicions. Mais se faisant, il entendit un bruissement de feuilles. Il râla, se maudissant lui même de sa bourde. À coup sûr, il l'avait effrayée.
-Très bien ! Je m'écarte ! je voulais juste éloigner mes armes. Tenez, je ne porte rien et je retourne où j'étais ! Articula t-il les bras levés.
Il commençait à fatiguer et cela se ressentait dans sa voix et son humeur.
Il était lasse, alors il s'allongea dans l'herbe et contempla le ciel.
-Je ne vois pas comment je pourrais me mettre plus à votre merci à présent que je ne cherche plus à vous trouver et que je contemple le ciel.
Il s'était dit qu'il n'avait pas trop à craindre d'elle, puisque elle avait finalement décidé de parler. De plus, il commençait à avoir mal au dos, alors s'allonger s’avérait être la meilleur solution à ses yeux...
Se souvenant de la discussion, Arneim reprit son cours comme si de rien n'était.
-La Cité Elfique ... En effet, il faudra que j'y aille à nouveau. Mais je ne suis pas certain de retrouver sa trace...
*Elle pourrait me servir de guide... !*

L'elfe se décida à sortir, l'entendant, Arneim tourna la tête pour l'étudier. Elle était blonde, avec quelques mèches roses et portait une tunique verte qui se confondait avec le feuillage des buissons derrière elle. Elle avait quelque chose de touchant dans son regard. Une tristesse émanait d'elle, comme une aura. Son cœur tressaillit, et lui rappela que chacun avait ses problèmes...

Elle s'assit et le regarda un instant avant de parler à nouveau.
Elle n'avait toujours pas dit son nom. Mais Arneim n'en avait finalement pas besoin.
-Je sais... J'en viens justement. répondit-il. Mes recherches n'ont pas porté leurs fruits. J'ai donc décidé d'aller trouver des elfes pour découvrir peut-être quelque chose.
"Vous pouvez peut-être..." Il aperçut une lueur scintillante dans le noir, en direction de la forêt, presque à l'endroit où était sortit la femme.
Arrêté dans sa phrase, il apposa un doigt sur sa bouche pour demander le silence. La lueur s’avéra être une orbe de lumière qui flottait dans les airs. Elle avançait doucement, dans leur direction.
Le jeune homme changea de position. Accroupi, il surveillait la sphère qui occultait tout autour d'elle. Il ne voyais plus rien d'autre que son halo aveuglant. Soudain, elle accéléra pour atteindre une vitesse prodigieuse. Elle allait percuter l'hybride. Surprit, Arneim plongea sur le coté, et se retourna pour ne pas perdre de vue l'orbe qui l'agressait. Elle bifurqua et l'atteignit en pleine tête.
Une terreur sans nom s'empara de lui au moment même de l'impact. Une lumière aveuglante lui brula les yeux et il perdit connaissance.

Des flammes, partout des flammes. Où était-il ? Le lieu lui rappelait d'immenses cavernes qu'il avait vu dans sa jeunesse. Mais celles la était bien plus effrayantes. Il se sentait épié de partout. En tournant la tête il cru apercevoir une pair d'yeux monstrueux qui le fixait. Le mirage disparu, remplacé par l'apparition d'un homme au loin. Il s'approcha et tendit la main. Arneim voulu articuler une phrase mais découvrit avec horreur que sa bouche n'existait plus. Il s'affola et partit en courant. Le sol se déroulait sous ses pieds sans que les parois en face de lui ne se rapprochent. Au bout, une sortie l'attendait. Cependant, l'irrégularité du sol le fit trébucher. Il s'écroula violemment sur le sol et se cassa le nez. En se relevant, il découvrit l'homme en face de lui. Les yeux écarquillés, il s'écarta et tenta à nouveau de crier.
Changement de décors.
Il se trouvait dans un donjon, attaché, bras et jambes, par de solides chaines, et maintenu en l'air par un système de poulies. Il souffrait et voyais du sang gouter depuis son dos.
Clac...
Une douleur lancinante l'envahit, lui occultant la vision.
Clac
Le monde s'estompait, s'éloignait, au profit des ténebres.
Clac
Il n'avait conscience de son corps que par la douleur qu'il ressentait encore. Il ne souhaitait que la mort.
-Arneim.
-Oui ? dit il, étonnamment conscient.
Il était enterré vivant, seul sa tête dépassait du sol. Telle une jeune pousse. Mais au moins, il ne souffrait plus.
-Ne cherche pas ton père où tu mourra.
Tout disparut à nouveau dans un tourbillon de ténèbres et Arneim se réveilla.

La tête lourde, il ouvrit les yeux. Ce qu'il vit lui fit douter d'être revenu à la réalité. La clairière était méconnaissable. Un vent puissant soufflait, emportant tout sur son passage. L'elfe était à coté de lui et avait l'air inquiète.
Arneim rampa jusqu'à sa tente qui s'envola devant ses yeux. Il attrapa son arc, son épée et tenta de se relever. Une bourrasque le renversa l'instant d'après, le projetant à plusieurs mètres. Il percuta violemment le granit et sentit une côte se briser. Totalement perdu, Arneim ne savait plus ou donner de la tête. La terreur lui faisait battre la chamade tandis que le vent s'intensifiait.
-QU'EST CE QU'IL SE PASSE ? C'EST TOI QUI FAIS ÇA ? ARRÊTES ! Cria t-il à l'attention de la femme.
L'effort lui provoqua une vive douleur sur le flanc. Il était incapable de crier sans avoir l'impression de se faire poignarder.
*Pourquoi ??? Et si ce n'est pas elle, c'est qui ?*

Elle le regarda pendant qu'il l'observait, après tout elle ne se montrait qu'à peine. Après un instant il lui expliqua la raison de sa présence ici. N'ayant trouvé aucune réponse dans la cité, il recherchait des elfes susceptibles de l'aider. Le pauvre serait bien déçu quand elle lui dirait que très peu vivait autour du lac. Il commença une phrase, mais se stoppa lui mimant de se taire, Isis se demandait bien ce qu'il se passait et n'eut pas le loisir de lui demander que déjà il s'accroupissait surveillant quelque chose derrière elle. Elle allait tourner la tête quand elle vu une orbe lumineux passer à côtés d'elle et se diriger vers Edwin. Ce dernier l'évita une première, mais ne fut pas assez rapide pour l'esquiver alors qu'elle arriva pour le frapper en pleine tête, le jeune homme s'effondra au sol non sans pousser un cri effroyable.

Isis Ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il semblait aller bien et le voilà maintenant inconscient et en pleine convulsions, comme s'il était victime d'un cauchemar des plus terrifiant, elle s'approcha doucement de lui. A l'instant même où elle posa sa main sur son épaule pour tenter de le réveiller, un vent violent se mit à souffler d'une puissance tel qu'elle n'en avait jamais connu par ici, c'était très étrange. Il lui sembla apercevoir son cheval s'enfuir au galop, elle ne s'attarda pas vraiment sur ce qui, à l'instant présent, lui semblait un détail. Première chose, il fallait s'abriter, mais ou aller et surtout comment le transporter lui ? Alors, elle se concentra sa magie un peu plus et fit apparaitre une sorte de cage de terre qui baissa un cour instant seulement le souffle du vent avant d'être balayée aussi vite qu'elle n'était apparue.

Isis regarda inquiète la cime des arbres essayant de comprendre pourquoi ce vent soufflait. C'est alors qu'elle l'entendit crier, lui ordonnant presque d'arrêter. En tournant la tête vers Edwin, elle se demanda bien quand il était revenu à lui, peut-être au même moment ou sa magie fut dispersée, elle ne saurait le dire. Elle remarqua aussi qu'il se tenait le flan, était-il blessé ? Elle se releva et avança difficilement malgré le vent qui s'intensifiait encore un peu plus.

-Ce qu'il se passe je n'en sais rien. Lui dit-elle une fois à ses côtés. Ce serait à moi de vous poser la question.

Elle l'observa, la terreur se lisait sur son visage, pouvait-il en être autrement à cet instant ? Et elle avec ses cheveux volant dans tous les sens et la peur qu'elle éprouvait, elle ne devait pas avoir meilleure figure.

-Arrêter ça? Je voudrais bien, mais je n'en suis pas responsable malheureusement.

Elle posa une main sur son bras, elle avait beau être méfiante, ils se retrouvaient tout deux dans la même galère.

-Je crois par contre que rester ici est dangereux, surtout que vous me semblez blessé. Il faut s'en aller et le plus vite sera le mieux je pense.

Elle le regardait doucement, vu son état de terreur apparent, il fallait essayer de le calmer et de le rassurer..

Elle s'était approché de lui pour l'aider. Elle lui signifiait qu'elle n'était pour rien dans ces événements et il la cru. Le vent s'amenuisa d'un coup et un silence de plomb engloba les deux être. Il resta recroquevillé, la tête entre les genoux pendant un petit moment.
*Je ne suis pas dans mon état normal* constata t-il.
Il n'avait jamais éprouvé une terreur pareil, il n'avait jamais fait un rêve si troublant. La lassitude s'empara de son esprit et il ferma les yeux.
Tout resta calme et silencieux.

Comme si le destin lui en voulait personnellement, un cri sourd et aigu à la fois lui transperça les tympans. La vibration de l'air était tel que plus aucun son ne filtrait la tonalité assourdissante qui s'était installée.
Il se boucha les oreilles, se redressa et hurla ses poumons pour supplier le destin d'arrêter son acharnement.
Sans s'en rendre compte, les pieds d'Arneim quittèrent le sol et tout son corps se retrouva à flotter à une hauteur de deux hommes. Il semblait littéralement porté par les bourrasques qui avaient regagné en intensité. Le vent forma un tourbillon autour de la silhouette l'emportant dans un ouragan d’événements qui ne concernaient que lui.
Arneim sentit sa conscience vaciller, entrecoupées de scènes qui n'avaient rien à voir. Il replongeait vers son rêve terrifiant...
Alors le jeune homme tenta de vider son esprit, de n'apporter aucune prise au rêve, pour que celui-ci glisse à la surface de son esprit sans prendre possession de sa volonté. Le temps se déroulait horriblement lentement, il se sentait incapable de retenir le pouvoir qui montait en lui.

*Trop ... Mais qu'est ce qu'il m'arrive ?*
Il comprit soudain, lui revelant une partie du mystère. Victorieux, il ne vit pas ses mains relâcher sa prise autour de ses oreilles. Alors un flot de douleur s'empara de lui, prenant le chemin du canal auditif jusqu'à son esprit. Le son lui ota toute concentration. Sa résistance s'étiola et sa volonté plia.
Le hurlement du vent s'intensifia et l'hybride s'évanouit l'instant d'après.
Le son tonitruant cessa, laissant un pantin suspendu dans le vide sans un bruit. Puis une explosion sans flamme et sans chaleur s'échappa du corps d'Arneim. La puissance du vent renversa un arbre et déracina les buissons alentours. La terre fut balayée et mise à nue, créant un nuage de poussière s'étalant sur une centaine de mètres.
Le corps d'Arneim s’effondra sans ménagement et vint heurter le sol violemment.

(HRP : Voila t'as plus qu'à me trimballer ou tu veux :p ... Ou m'abandonner xD )

Arneim ouvrit les yeux.
Allongé dans un lit, il déduisit très vite qu'il n'était plus au camp, mais probablement chez l'elfe qu'il avait rencontré plus tôt. Quand déjà? Arneim était incapable de savoir s'il était resté longtemps inconscient.
Il tenta de remuer et de se relever, mais la douleur l'en empêcha. Il ôta la couverture et découvrit un bandage en lin faisant le tour de sa poitrine. Il grimaça et se redressa tant bien que mal pour s'assoir sur le lit.
Il observa plus attentivement les lieux. La bâtisse ressemblait un peu à une cabane. Une maison construite à la main, ses mains peut-être. L'endroit était accueillant dans la mesure du possible, et l'air humait la forêt.
L'hybride soupira, ravi d'être encore en vie. Il repensa aux événements et préféra laisser les mauvais souvenirs de coté pour s'y pencher plus tard. Là, il se sentait fatigué, contusionné et sans une once d’énergie.
La femme l'entendit soupirer et se retourna, sortant de sa torpeur. Arneim lui sourit et tenta de parler.
-huee. Essaya t-il sans voix.
Il se racla la gorge et parvint à articuler quelques mots, la voix rauque.
-Merci de m'avoir sorti de cet enfer. Je ne sais pas trop ce que je serai devenu sans vous.
Il se redressa un peu plus et posa les pieds sur le sol rugueux. Il concentra toute son attention sur l'effort et tenta de se relever. La faiblesse lui ôta tout espoir d'atteindre un tel exploit. Il décida donc de rester assis, à contempler les détails du lieu de vie de son hôte.

(hrp : dsl pour le temps de réponse, j'étais un peu occupé ... et pour le RP court parce que juste pour me reveiller j'savais pas trop quoi mettre xD )

Elle se demandait encore ce qu'il s'était passé il y a quelques heures, plus elle y réfléchissait moins elle comprenait et moins elle comprenait plus cela l'énervait. Toujours sur sa chaise, elle croisa les bras et réfléchit un peu plus, puis sans s'en rendre compte son esprit divagua vers d'autres horizons. Un soupire provenant de la chambre ou se trouvait Edwin, elle se tourna et le regarda. Quand il l'eut remercié de l'avoir aidé, elle soupira et se leva avant de disparaître de champ de vision quelques secondes. Quand elle réapparut, elle se dirigeait vers lui un verre d'eau à la main qu'elle lui tendit avant de se présenter.

"Je me nomme Isis et je suis ravie de vous voir sortir du sommeil."

Elle pris un tabouret et s'essaya en face de lui.

"Vous devriez voir un vrai médecin vous savez. J'ai fait ce que j'ai pu, mais à part calmer temporairement la douleur et maintenir vos cotes serrées avec le bandage, je ne peux rien faire de plus pour des cotes cassées. Je suis prêtresse, pas médecin, mais je pense que vous devriez rester un peu allongé tout de même."

Elle le regarda.

"Alors, messire Edwin... Pourrais-je savoir ce qu'il s'est passé tout à l'heure ? Non parce que je n'ai pas l'habitude de voir des vents d'une telle intensité dans le coin et je ne parle même pas des hybrides qui décollent du sol avant de retomber lourdement sur le sol..."

Arneim regarda ses bandages quand Isis lui décrivit les soins qu'elle lui avait prodigué. Elle avait fait un bon travail et ses cotes ne semblaient pas avoir étaient déplacées. Elles se ressouderaient toutes seules avec le temps. Et puis, malgré tout, il se sentait mieux qu'il avait osé espérer. À la prononciation du nom d'Edwin, il écarquilla les yeux, surprit, avant de retrouver un visage neutre. Il avait totalement oublié qu'il n'avait pas donné son vrai nom. À posteriori, il trouvait cette précaution inutile. Il allait remédier à ça. Après tout, elle avait bien mérité de connaitre son identité.
Ensuite elle lui raconta vaguement ce qu'elle avait vu la veille dans la nature
-Et Merde ! J'ai vraiment lévité ? Je me souviens de la boule de lumière qui m'a attaqué, mais je ne pensais pas ... C'est pas normal.
Arneim cessa de parler et se perdit dans ses pensées.
*Bon allez, réfléchis. Une boule de lumière t'attaque, rentre dans ton corps, puis après pleins de vent, je m'envole. 'Doit y avoir une logique la dedans... Puis ces rêves que j'ai fait, l'avertissement de ne pas retrouver mon père...*
Une solution se construisit petit à petit dans son esprit. Et dès qu'il pensa avoir trouvé une explication valable il l'exposa.

-Bon j'ai une interprétation pour tout ces événements. Je ne suis sûr de rien. Mais ça semble concorder. commença t-il presque pour lui même. Il leva les yeux et porta son regard vers l'elfe.
"Je pense que quelqu'un ne veut pas que je retrouve mon père. Ce quelqu'un a du vouloir me maudire en m'envoyant une boule maléfique ou je ne sais quoi. La chose a déchainé des vents violents, et je suppose que normalement j'aurais dû mourir. Ou alors c'était pour me faire peur. Quoi qu'il en soit ça a bien foiré, et je compte bien retrouver ce salopard. J'ai une vrai piste à présent. Une piste concrète bon-sang ! Enfin !"

"Je ne connais rien à la magie, mais forcement, il faut être un minimum puissant pour orchestrer ce genre de mise en scène. J'ai pu voir les dégât que le sort a pu occasionné. Il faut que je me renseigne auprès de mages... Mon chemin ne change pas, je pense que dans la Cité Elfique, on saura me répondre. Ah oui sinon je m'appelle Arneim Filn. Désolé de vous avoir menti... Mais au regard des récents évènements, vous m'avez l'air digne de confiance."

Arneim avait maintenant la respiration sifflante, et cette réflexion l'avait fatigué. C'est lasse qu'il reprit sa position initiale, allongé dans son lit.

Il semblait choqué de découvrir qu'il avait lévité.

-Je ne pense pas vraiment que c'était conscient...

Il lui raconta la théorie qui avait émergé dans son esprit en quelques minutes de réflexion silencieuses, bien qu'il sembla continuer à réfléchir à voix haute.

-Vous supposez que vous auriez dû mourir.. Alors comment expliquez vous que vous viviez toujours ? La possibilité d'une dissuasion par la peur semble plus probable en effet..

Il continua son explication avant de lui dévoiler sa véritable identité, cela expliquait la surprise à l'entente du nom "Edwin". Elle le regardait longuement et silencieusement alors qu'il se rallongeait visiblement fatigué.

-Hum... Sage précaution mais inutile. Si je vous avais voulu du mal, je n'aurais pas pris la peine de vous parler... Quand à la magie, une malédiction de base ne demande pas énormément de pouvoir, par contre si celle-ci doit avoir un effet dans le temps et pourvoir se déclencher à un moment précis là oui... Il faut un certains niveau magique.. La cité elfique reste la meilleur destination actuellement pour vous, mais à mon avis pas avant deux ou trois jour au moins. Tout mi-elfe que vous êtes, les dégâts causés par la magie ont besoin d'un peu de temps pour disparaître.

Isis se dirigea vers la porte.

-Je vous laisse vous reposer, évitez de trop réfléchir pour le moment. Si vous avez besoin de quelque chose demandez-moi.

Elle sortit de la chambre et flûte en main, elle s'installa dehors la porte de sa cabane ouverte regardant le lac en silence.

L'elfe Isis sortit de chez elle. Arneim se retrouvait seul face à ce qui venait de lui arriver. Elle semblait bien attentionnée, à son égard en tout cas. Dans tout les cas, il devait partir. Éviter de la mettre en danger inutilement. Il était déjà resté trop longtemps et devait s'éloigner de cet endroit. Il se trouvait trop proche de ses agresseurs et ne devait se lier à personne. Son voyage venait de prendre un tournant inattendu et il devait faire bien plus attention qu'il ne le pensais au départ.
Le jeune hybride se redressa à nouveau. Une douleur lancinante venu de sa cage thoracique lui rappela une fois encore son piteux état. Il n'avait cependant pas le choix. Il partirait sans que l'elfe ne l'en empêche.
Il se leva en s'accrochant aux meubles et resta immobile quelques secondes, laissant le temps à ses jambes tremblantes de s'habituer au poids de son corps.
Il trouva ses effets personnels à coté et les enfila douloureusement. Il trouva un bout de papier ainsi qu'un morceau de charbon laissé dans la cheminé. L'ustensile n'était pas idéal pour écrire mais il s'attela tout de même à la rédaction d'une petite lettre.

La lettre a écrit:

Isis, Merci pour votre soutiens. A l'heure où vous lirez cette lettre, je serais probablement loin de votre charmante résidence. Je me dirige vers la ville des elfes. Je saurais trouver mon chemin. J'y suis déjà parvenu une fois. Je ne peux pas me faire à l'idée de vous mettre plus longtemps en danger. Il semblerai que je sois en danger et que ceux qui me côtoient fassent parti du lot. C'est pour cela que je préfère partir et vous laisser à votre vie de paix.
Que les esprits vous protègent vous et votre descendance. Je ne vous oublierez pas.
Arneim.

Après avoir escaladé tant bien que mal une fenêtre de la battisse, Arneim se retrouva dehors. Il évita soigneusement la vue de l'elfe et s'enfonça très vite dans la pénombre de la forêt toute proche. Il fit un grand détour avant de rejoindre le lieu de son agression et ramassa ce qu'il put dans les décombres de son campement. Il retrouva la plus part de ses effets personnels, son cheval cependant restait introuvable. Il avait du se briser les os et se faire emporter par quelque prédateur. Lasse, il s'assit un instant sur un rocher, le temps de reprendre un peu de courage avant de partir. Il regarda droit vers le sud, à l'opposé du lac et soupira avant d'entamer son long voyage.
il espérait juste que le voyage ne lui serait pas fatal...