Elle supposait que c'était une victoire. Elle ne pouvait pas le contraindre à ne rien faire du tout non plus. Surtout qu'elle avait l'impression qu'il était comme elle, rester trop longtemps inoccupé ne lui convenait pas. Elle céda donc avec un léger soupir. Elle sortit sa dernière malle et lui passa les affaires à emballer dedans. Etonnant comme cela pouvait aller plus vite à deux. Le lendemain matin, tout ce qu'elle voulait finir d'emporter était dans la malle. Elle le sentait à nouveau bouillir d'impatience de sortir. En quelque sorte, elle comprenait ça. Elle aussi, parfois, avait un besoin irrésistible d'aller dehors.

"Bon, je vais regarder ton pied. Si ça me parait bien, je te libère."

Son sourire était bien plus parlant que les mots, il n'attendait plus que de pouvoir sortir. Elle enleva le bandage qu'elle avait fait. En dessous, la potion avait fait un genre d’emplâtre noir qui était maintenant tout sec et commençait à s'effriter naturellement. Il ne fut pas dur à briser. Elle examina le résultat. Plus de trace de la plaie, à part une peau toute rose et neuve. Elle le tata pour voir si il n'y avait pas de chose anormal sous la surface. Tout avait l'air en ordre, pour ce qu'elle en savait en tout cas. Normalement ça avait dû marcher, il ne garderait pas de séquelles.

"Allez, je vais dire que ça va. Tâche de ne pas trop en faire pendant quelques temps quand même... Enfin, si tu y pense."

Elle ne se faisait pas trop d'illusions non plus. Elle le raccompagna sur le pas de la porte.

"Au revoir, Iledan. Merci de ton aide, pour tout. Essaye de te souvenir de me rendre visite de temps en temps..."

Et sur ses mots, sans lui laisser le temps de dire ou de faire quoi que soit d'autre, elle lui fit un bisou sur la joue, puis se sauva en courant comme une folle.

Lyora et moi passâmes le reste de la soirée à emballer ses dernières affaires, remplissant les malles autant qu'il était possible de le faire, les rendant même parfois ardus à fermer tant elles étaient pleines...
Vu le temps et l'énergie que cela demandait, même à deux, je me demandais à quel point cela avait-il pu être pénible et long lorsqu'elle était toute seule.

Mais finalement, la tâche n'était pas si insurmontable que cela, et à la fin de la soirée, tout (ou presque ) avait était rangé. La maison parut alors incroyablement vide, presque sans vie, vierge de toute marque ou trace personnelle. C'était assez déroutant. Nous allâmes ensuite nous coucher, dormant sur des matelas à même le sol.

La journée suivante, Lyora et moi finîmes de rassembler ses dernières affaires... Je regardais avec envie le soleil éclairer la fenêtre. La forêt me manquait. Comme si elle avait lu mes pensées, Lyora me proposa de regarder l'évolution de ma blessure afin de me libérer si elle jugeait que tout était remis. Manifestement, tout semblait normal. Comme si il n'y avait rien eu. Si ce n'est l'aspect "neuf" de la peau qui trahissait l'usage d'une solution médicinale.

- Allez, je vais dire que ça va. Tâche de ne pas trop en faire pendant quelques temps quand même... Enfin, si tu y pense.

Hmmm sur ce point je ne pouvais rien lui promettre. Vu ma propension à attirer les ennuis ce n'était pas gagné. Mais bon je ferais de mon mieux. Lyora me raccompagna sur le pas de la porte.
Je me sentais tiraillé. D'un côté la compagnie de la jeune hybride allait me manquer, mais de l'autre, j'avais hâte de regagner ma forêt.

- Au revoir, Iledan. Merci de ton aide, pour tout. Essaye de te souvenir de me rendre visite de temps en temps...

- Promis... Entre deux visites aux arènes du pandémonium je passerai te voir.