J'avais décidément du mal à rester à l'école plus d'un mois. L'épopée avec Zeiss, et maintenant, une chasse à l'homme, qui m'avais conduit, cette fois, jusqu'à un autre monde!
Myrtha... Cela faisait longtemps que je n'y avais plus mis les pieds. Un siècle environ. A cette époque, je venais de quitter le Pandémonium, et de prendre la décision d'aider qui aurait besoin de moi pour expier mes crimes...
 
Mais je n'avais pas le temps de m'attarder sur le passé. Je devais me focaliser sur le présent, pour sauver un futur.
Celui d'un jeune étudiant, qui avait fugué en quête d'aventures. Un jeune adolescent, un des rares à m'avoir fait confiance et avoir eut recours à mes services pour tenter de résoudre son problème: Il avait tout d'une fille. 


Les traits, les cheveux, les yeux, les manières... Tout en lui était effémine.
Et l'école avait beau être l'endroit le plus pur des quatre mondes -excepté, peut-être, le domaine céleste- , les regards que devait subir le garçon étaient tout sauf agréable... Sans parler des commentaires. "Fille manquée" était devenu son surnom.

 
Il était donc venu me parler de ce problème, et de son désir de devenir plus "viril"...
De quelques façons que ce soit.
Et moi de rester indécis, de l'écouter en me disant que je prendrai le temps de réfléchir à la réponse à donner, et de finalement lui dire d'y réfléchir encore une fois, arguant que rejeter sa propre nature était extrêmement difficile, et rarement une bonne chose! 
J'aurais dû me douter que son apparence et ses manières féminines s'accompagnaient du légendaire entêtement du sexe dit "faible"... Et, comble de l'ironie, c'est ce qui le poussa à quitter l'école et se lancer à l'aventure, dans le but de devenir un de ces héros de légende sur-testostéroné  et bien viril qu'il admirait tant, et dont il m'avait parlé lors de notre entrevue...
Bref, essayer d'apprendre sur le tas à être un homme
 
Sauf qu'il n'y a que dans les contes qu'un jeune homme faible peut s'improviser bouclier de la veuve et de l'orphelin, sans arme ni entraînement. Et j'étais bien placé pour le savoir: après ma propre fugue, malgré la musculature que je m'étais forgé en travaillant à la forge, je n'avais fait le poids contre aucun guerrier...


Tout cela pour dire qu'il s'était enfui, que je m'estimais responsable de lui et coupable de ne pas avoir envisager qu'il ferait cela, et que je m'étais donc lancé à sa recherche -avec, bien entendu, l'autorisation de l'école.
Recherches qui, après maints témoignages de personnes l'ayant vu passer, m'avaient menées jusqu'aux plateaux shamaniques.
 Alors, je m'étais fait papillon, pour pouvoir scruter de plus haut, et cherchai pendant deux heures, sans succès...


Mais mes efforts portèrent soudain leurs fruits: j'aperçu deux silhouettes, à terre.
Je reconnus alors l'élève. Soulagé, je descendis doucement... 
Puis me rendis compte que l'autre personne, une femme, sortait discrètement un couteau de derrière son dos.
 
Une assassine?!?
Je descendis plus vite, mais une bourrasque soudaine me poussa vers le haut.
J'étais à une dizaine de mètres du sol, à présent, alors que mon patient était aux portes de la mort...
Tant pis, je n'avais pas le choix.
Je me re-transformai en humanoïde, et tombai.
 
Le choc fut rude. Trop rude.
Mes jambes s'écroulèrent sous moi, et une douleur atroce, à présent, me clouait au sol.
J'essaya de me relever, mais rien n'y faisait. Je savais que d'ici cinq minutes, la douleur se serait suffisamment estompée pour que je puisse me relever, mais... Ce serait trop tard.
 

Je ne pus qu'assister, impuissant, au spectacle.

Il fallait se rendre à l'évidence. J'étais perdu.

Je me maudissais d'être parti de la cité marchande cité si tard. Avec la nuit tombée, j'avais dû prendre une mauvaise bifurcation et je me retrouvais ici, dans cette espèce de désert immonde. On était bien loin de la beauté sauvage de la forêt de Landayën. Ici, chaque rocher, chaque pente, chaque dénivelé semblait vouloir votre peau.

Je n'avais plus le choix, si je voulais m'extirper d'ici, il me faudrait prendre de la hauteur pour mieux me repérer. Je commençai alors la pénible ascension d'une falaise. Chaque centimètre parcouru était pour moins une bénédiction, puisque toutes les prises que je trouvais menaçaient de s'écrouler lorsque je m’agrippais. J'arrivai au sommet, rompu et essoufflé et dû reprendre mon souffle quelques instants. J'avais chaud aussi. Il fallait que je me désaltère. Je sortais ma gourde de ma sacoche et bu l'eau qu'elle contenait, la vidant ainsi au tiers. J'avais bien fais de la remplir régulièrement, car ce n'était certainement pas ici que je trouverais un cours d'eau.

Désaltéré et m'étant quelque peu remis de mes émotions, je commençais alors à jeter un œil au loin. Le désert aride s'étendait assez loin, cependant, j'aperçue un peu plus à l'est ce semblait bien être la cime de grands arbres. Je n'étais pas si loin que ça de Landayën.
Je m’apprêtais à poursuive ma route lorsqu'un détail attira mon attention : des silhouettes au loin. Ainsi je n'étais pas le seul à être perdu dans ce désert.

Poussé par la curiosité je choisi de me rapprocher un peu pour voir de quoi il retournait. Une décision facile à prendre mais qui s'avérait être un peu plus compliquée en pratique. La solution eut été de descendre en glissant le long de la falaise mais je n'avais pas l'outils adequat... Tiens une sorte de griffe métallique que je pourrais porter au bras, voilà un concept qui serait intéressant ! Si je me sortais de cette galère il faudrait que je planche sérieusement là dessus....

Mais pour l'heure il me faudrait réfléchir à autre chose. Une excroissance rocheuse un peu plus au loin formait une barre fixe impeccable qui me permettrais ensuite d'atteindre les espèces de dolmens en contrebas. J'avais intérêt à bien calculer mon saut en revanche car sinon c'était la mort qui m'attendais à coup sûr. Inspirant à fond, je pris mon élan, et m'élançai du haut de la falaise, exécutant un saut de l'ange. Je piquais tout droit sur la "barre"... Ouf. Mais je ne devais pas perdre ma concentration maintenant. Arrivée au niveau du rocher, je tendais mes bras à fond pour attraper la curieuse excroissance, prêt à amortir le violent choc retour qui en résulterait.

Ça y était ! Agrippant fermement l'excroissance, je fis quelque tour de "barre" avant de m'élancer tout droit sur les sommet d'un dolmen voisin. Le plus dur était passé. Je n'avais qu'à sauter de dolmens en dolmens pour arriver jusqu'aux fameuses silhouettes...
Le cœur battant la chamade je me dis à moi même :

- Oui ces petites griffes métalliques ne seront pas du luxe... Ça m'éviterait de  devoir refaire des trucs aussi stupides et dangereux à L'avenir...
Bah, au fond j'adore ça.

Toujours perché sur un dolmen, j'arrivai au niveau des silhouettes. Elles étaient au nombre de trois : une jeune fille avec une dague, une autre à terre, et un homme au cheveux noirs et longs qui semblait avoir fait une mauvaise chute vu la façon dont il se tenait (j'en savais quelque chose...)
Observant plus attentivement la scène je réalisais que je venais tout bonnement d'assister à un assassinat...

Mykah avait enchainé les missions ces derniers temps. A croire que tout le monde était d’humeur à faire tuer quelqu’un…
Mais elle ne s’en plaignait pas, sa réputation ne cessait de croître, et elle avait une quantité d’opales et d’objets de valeurs à ne plus savoir quoi en faire, la vie était belle. Dernièrement, elle avait même eu le droit à une superbe épée comme « cadeau de remerciement »… Décidément, elle ne comprendrait jamais les personnes qui réclamaient son aide.

Il y a à peine quelque jour encore, un homme avait de nouveau déclaré qu’il avait besoin de ses talents. Lorsqu’elle était allée chez lui, il avait expliqué qu’un jeune homme très efféminé, lui avait posé des problèmes en croyant protéger une jeune femme en danger. Dernièrement, ce jeune se prenait pour le protecteur des femmes… Mykah en avait déjà eu vent, mais elle ne pensait pas qu’on lui demanderait de le tuer… Mais malheureusement pour le jeune homme, il avait irrité la mauvaise personne cette fois là.

Elle avait hésité à accepter la mission, elle refusait toujours de tuer des enfants et évitait les adolescents, mais devant son regard contrit, l’homme avait doublé la mise. Il avait la bourse pleine… Alors bon, même si elle était très loin d’être dans le besoin, une telle somme était alléchante. Alors elle accepta. Bien sûr, l’homme lui donna l’argent avant qu’elle ne parte à la recherche du « protecteur des femmes ». Elle était retournée dans les Monts sans Retour pour aller ranger son butin dans une de ses caches magiques secrètes, en se demandant bien en quoi elle allait pouvoir dépenser tout cela. La dernière fois qu’elle avait trouvé quelque chose de joli à acheter, une armure pour le coup, elle avait quelque peu forcé un homme à lui payer… En y repensant elle sourit. Elle ne l’avait pas mise souvent cette armure, mais cela lui faisait plaisir de l’avoir.
Elle revêtit un pantalon noir et souple et un pull léger de la même couleur. Elle glissa son beau poignard, désormais très bien effilé, dans son dos et un autre moins tranchant dans sa botte, au cas où... Elle prit aussi une petite bourse d’argent et elle attrapa son arc et son carquois avant de se les mettre le dos. Elle ne perdit pas de temps, elle sortit et se transforma. Elle s’envola directement vers Mythra, apparement  il était là-bas. Même plus exactement dans les Landes d’Argent. Mais ensuite elle devrait se débrouiller pour le retrouver.

Mykah avait questionné tout autour d’elle pour savoir plus exactement où le gamin se trouvait dans les Landes. Elle apprit très vite que dernièrement il était au Plateau Shamanique. Elle en fut heureuse, cela lui faisait penser aux Monts sans Retours. Elle prit Orageux sur sa main et lui demanda gentiment de partir en éclaireur pour trouver un garçon efféminé. Le Rokh ne se fit pas prier. Mykah quant à elle, elle s’assit sur le bord d’une des nombreuses grottes que recelait le Plateau, pour observer l’endroit. Elle n’était jamais venue mais avait entendu un tas d’histoire sur cet endroit. C’était le lieu de rituels, mais aussi un lieu qui exhausserait les prières afin de guider les personnes recherchant des réponses. Etait-ce une des raisons qui avait poussé l’adolescent à venir ici ? Elle n’en savait rien. Dans tout les cas, Orageux revint très vite, il avait repéré l’adolescent, il était doué pour ça. Alors Mykah se transforma et suivit son Rokh en fumée. Elle repéra l’adolescent et rigola mentalement, ça pour être efféminé, il l’était… Elle se posa sur un Dolmen pas loin de lui, et reprit forme humaine. Elle se positionna prudemment, sortit son arc et arma une flèche. Alors qu’elle était prête à décocher la flèche, elle hésita. Non, elle allait plutôt le tuer avec son nouveau poignard, pour le baptiser à sa façon avec du sang « de vierge ». Elle se retransforma, pour descendre directement derrière le jeune homme. Ses pieds foulèrent le sol et elle fit un bruit pour attirer l’attention du jeune homme, elle n’avait pas l’intention de le tuer en traître dans son dos. Il se retourna, et alors qu’elle lui faisait un beau sourire, elle glissa sa main pour prendre son poignard dans son dos et le sortit doucement et d’un geste vif, sans hésitation, lui trancha la gorge. La main du gamin se porta sur sa gorge alors qu’il la regardait surprise puis il s’effondra par terre avec un bruit mat.
Elle se pencha pour lui fermer les yeux, et elle se releva doucement en sentant des regards sur elle… Elle se retourna et vit l’homme aux cheveux noirs sur le sol et l’autre encapuchonné posté sur un dolmen…

Je me préparais à bondir. Trop tard. La tueuse m'avait déjà vu et accomplit sa sinistre besogne. Encore une fois j'arrivais trop tard et je voyais une jeune femme mourir de la main d'un assassin sans scrupules... Encore une fois tout me revenait à nouveau, submergeant toutes mes pensées. La tiédeur de son souffle, ces yeux vert qui s’éteignaient au fur à mesure que la vie la quittait... Notre dernier baiser...

Me remémorant ces sombres pensées, je n'avais pas remarquer que l'homme aux longs cheveux noirs avait dégainé un splendide katana et lui faisait à présent face, en posture de combat.

- Donnerais-tu ta vie pour une cause?

Et après ? Qu'est-ce que cela changeait ? Elle avait prit une vie. Le temps n'était pas aux discussions stériles. Cette tueuse méritait de subir le sort qu'elle avait infligé à sa victime... Quitte à ce que je m'en occupe moi même.
Je dégainai à mon tour mes deux lames, et exécutant une roulade aérienne, je déferlais sur elle, sabre au clair. En me réceptionnant au sol, je lui infligeai une légère entaille au niveau de la joue. Le ton était donné.

Je ne lui laissai pas le temps de se ressaisir, me servant des dolmens et des rochers avoisinants pour exécuter quelques acrobaties dans le but de la déstabiliser. J’enchaînai mes attaques, ne lui laissant pas une seconde de répit. Cela faisait fort longtemps que je m'étais pas ainsi battu mais je n'avais rien oublié de toutes mes techniques de combat. L'échange était violent et devais rassembler toute ma concentration malgré la colère que je sentais monter moi à chaque coup d'épée.

Je décidai de ruser un peu. Je lui laissai prendre l'avantage, privilégiant la parade davantage que l'attaque. Obligé de ce fait de reculer contre l'un des dolmens, je voulais lui laisser croire qu'elle avait réussi à m'acculer... C'était bien mal me connaître. Arrivé au niveau du roc, j’exécutai une course mural et un saut périlleux pour me placer juste derrière elle. Ma ruse avait fonctionné. Profitant de l'effet de surprise, je lui assénai un balayage la faisant tomber à la renverse. Elle était par terre, à ma merci et je m'apprêtais désormais à lui porter un coup fatal...

Lorsque l’homme avait bondit, Mykah avait cru qu’il bondissait sur elle, et avait eu un geste de recul. Mais non, l’homme sautait vers le jeune mort… Il espérait quoi ? Mykah était tellement indifférente à ce genre de chose qu’elle ne comprenait jamais certaines réactions.
Mais ses pensées changèrent très vite : grâce à son sang d’elfe, elle put presque aussitôt ressentir la douleur de l’homme puis sa rage malgré son visage froid. Elle fit un pas en arrière prudente… Elle était souvent un peu tête en l’air et irréfléchie, mais là, elle restait plus qu’avisée.
L’homme, qui avait dégainé un beau katana, lui posa une question surprenante et elle resta pensive quelques secondes. Donner sa vie pour une cause ? Elle aurait bien répondu pour Orageux, mais si elle mourait, il mourrait aussi… Puis elle pense à sa mère… Reprenant vite ses esprits, elle secoua la tête.

"Absolument pas non."

Elle n’eut pas l’occasion de voir la réaction de l’homme, elle sentait juste son désir de la tuer. Mais une légère douleur à la joue fit réagir Mykah, alors qu’elle posait les yeux sur l’homme encapuchonné qui venait d’atterrir à côté d’elle, armes au poing. Et chez qui elle ressentait le même désir de la tuer… Tout ça pour un gamin ?
Elle posa sa main sur sa joue et sentit le sang. Il osait donc abimer son beau visage ?, pensa-t-elle en haussant un sourcil penaud. Avec sa magie, qu’elle utilisa à faible dose afin qu’aucun des deux hommes ne remarquent ce petit avantage de sa part, elle soigna la blessure et la fit disparaitre, plus pour narguer l’homme qu’autre chose. Mais il était déjà reparti à l’attaque en faisant un tas de figures. Elle soupira, elle détestait les acrobates. Elle aimait juste les magnifiques chutes qu’ils faisaient lorsqu’elle gelait leur terrain de jeu… Mais cette affinité avec cet élément aussi elle voulait le garder dans sa manche, alors elle ne fit rien. Elle se contenta d’esquiver habilement et rapidement les attaques, et de soigner les blessures qu’il lui infligeait quand même. Elle ressentait sa colère, alors au lieu de se contenter d’esquiver comme elle l’avait fait jusque là, elle attrapa son poignard. Elle regrettait presque de ne pas avoir pris son épée.
Habile, elle lui infligeait elle aussi des petites coupures superficielles, mais très rapidement elle sentit un changement dans la tactique de l’homme… Chose illogique car elle prenait du coup l’avantage et ce n’était pas vraiment normal vu qu’elle avait seulement son poignard dans sa main… Bon certes elle donnait plus de puissance à ses coups avec sa magie, et se donnait plus de force pour mieux parer ceux de l’encapuchonné, mais ce n’était pas grand-chose. Du moins pas assez pour prendre l’avantage.
Mais elle ne prit pas le peine de tenter de trouver la solution à ce mystère, elle l’aurait sûrement assez vite. Ou alors l’homme était juste débile… Très rapidement l’homme se retrouva près d’un dolmen, acculé. Mais comme elle le pensait, il avait une idée derrière la tête. Mais elle n’aurait absolument pas pensé à une course murale… Il eut le temps de sauter derrière elle et de lui balayer les jambes. Elle s’effondra par terre et son cerveau fonctionna à toute vitesse…
Elle ne voulait pas se transformer et s’envoler, ca ne serait pas drôle.
Elle ne voulait pas utiliser sa magie ou sa glace, pour les garder comme effet de surprise.
Elle n’avait pas son épée.
Son arc lui était d’aucune utilité dans ses circonstances.
Il lui restait seulement ses deux poignards.
Et elle sourit. L’idée lui parut tellement débile qu’elle faillit éclater de rire, alors qu’elle était à la merci d’un homme qui était prêt à lui porter le coup fatal. Alors elle agit, vive comme l’éclair. Elle attrapa son poignard, le moins effilé, dans sa botte et avec un petit coup de pouce magique pour avoir assez de force….

… Le planta dans le pied de l’homme, lui transperçant de part en part, et plantant même la pointe du poignard dans le sol.
Mais n’empêche qu’elle était toujours en mauvaise posture…

Alors que ma lame se préparait à s'enfoncer dans sa chair, je ressentis une vive douleur me transpercer le pied. Stoppé net dans mon élan, je constatais que la peste m'avait enfoncé une dague dans le pied. Je n'avais rien vu venir.

Sale garce !

Elle n'y était pas aller de main morte : la lame avait littéralement traversée.
Je m'en voulais. Mon calcul n'avait pas été bon. Plutôt que de la déséquilibrer j'aurai dû en finir de suite avec cette truie... À présent c'était moi qui allait me retrouver en posture délicate. Peu m'importait, rien ne m'empêcherait d'embrocher cette peste. Reprenant mon élan, je me préparer à lui asséner le coup fatal, et ce définitivement cette fois

Mais encore une fois, mon élan fut stoppé, non pas par une blessure cette fois-çi, mais par le katana de l'inconnu au cheveux brun :

- On se calme. Etranger, je ne sais quels griefs vous avez contre cette assassine, mais la tuer n'est pas la bonne solution. Livrons-la à la justice, et elle payera pour ses torts le prix qui convient. Ne vous salissez pas les mains pour une assassine... Et si elles sont déjà sales, comme les miennes, vous devez savoir que chacun a droit à une seconde chance.
Quant à vous, assassine, tout espoir de fuite est vain. Vous ne pouvez faire le poids contre deux guerriers. Livrez-vous sans résistance, et il ne vous sera fait aucun mal. Un prompt repentir peut encore vous éviter la corde: les souverains de Mythra sont connus pour leur clémence...

Ne comprenait-il pas qu'il n'y avait qu'un seul châtiment à appliquer pour ce genre de vermine ? Mais comment lui faire comprendre ? Mais il y avai plus urgent actuellement : ma blessure.  
Inspirant un grand coup, je retirai l'arme, lâchant un hurlement de douleur au passage. J'avais bien quelques potions pour soigner tout ça, mais ce n'était ni le lieu ni le moment de chercher ça dans ma sacoche, et quand bien même, l'effet ne serait pas immédiat.

Il était pour le moment inutile de continuer le combat, le plus urgent pour moi était de stopper hémorragie, sortant à la hâte mes bandages. tandis que je les prenais soin de bien serrer pour que le sang ne coule plus, je repris :

Fais ce qu'il te plaira d'elle étranger, mais tôt ou tard, tu regretteras ta clémence. Pour ma part, ce combat ne me regarde plus.

J'étais certes encore en état de me battre, mais aucunement à 100% de mes capacités, avec cette blessure fini les cabrioles.
Et même si le sort qu'il réservait à la tueuse ne me convenait guère, je n'avais pas la patience de converser de ça avec lui et je ne sentais pas plus de régler ça par le fer avec cette blessure très handicapante.

Mykah ne comprit pas tout ce qui se passa. D’abord l’homme aux cheveux noirs avait voulu la tuer, et maintenant, il venait de lui sauver la vie ? Bon certes, elle sentait la lame de son katana sur sa nuque et son pied fermement posé sur son poignet, mais son autre katana bloquait l’arme de l’encapuchonné mal poli, et juste pour cela, elle s’en fichait d’être toujours bloquée.

Puis l’homme tenta de raisonner l’encapuchonné, et Mykah n’apprécia pas vraiment son plan. La livrer à la justice… ? Et puis quoi encore ? Puis alors qu’il continuait, elle faillit éclater de rire… Il pensait vraiment qu’elle ne pouvait pas faire le poids contre eux ?
Mais malgré tout ce qu’il dit, Mykah sentait les émotions négatives qui bouillonnaient chez l’homme à capuche, qui détourna son attention d’elle pour se consacrer à sa blessure. Et alors qu’il se faisait un bandage il prit enfin la peine de répondre à l’autre homme. Et elle ne fut absolument pas convaincue de ce qu’il disait : oui, l’homme regretterait sûrement un jour d’avoir été clément, mais pour le reste, elle n’était pas sûre de pouvoir se fier à ce qu’il disait.
Il avait été prêt à la tuer, et juste un petit discours le convaincrait de ne plus se mêler de se combat…. ? Non, elle ne lui accordait aucune confiance, il disait cela seulement car sa blessure l’handicapait trop pour le moment. Déjà pour une personne normale, un pied en moins était handicapant, mais pour un acrobate comme lui, ca devait être pire.

Prudemment, elle posa la main sur la lame du katana, s’en fichant complètement de risquer de se trancher, sa magie étant toujours là pour soigner ses blessures. Elle le repoussa doucement, pour attirer l’attention de l’homme.

"Je peux me relever ?" demanda-t-elle simplement.

Pour lui montrer qu’elle ne voulait rien de mal, elle décontracta son poing, et lâcha son poignard, avant de lui montrer ses deux mains vides.
Au dépars elle avait plutôt eu l’intention de geler le sol sous l’homme pour qu’il glisse et pouvoir se défaire du katana sur sa gorge avant de se débarrasser de l’acrobate qu’elle avait pris en grippe. Mais finalement, elle avait décidé de cultiver la facette d’une mercenaire qui n’était pas de taille face à eux. Alors même si c’était un jeu risqué, elle fit mine de se soumettre à la décision de l’homme qui lui avait sauvé la vie.

L'inconnu accepta ma décision étonnamment facilement.
Sans doute devais-je cela à sa blessure, qu'il soigna sans tarder.
  - Sans doute le regretterai-je... Sans doute. Si je la tue maintenant, je le regretterai sûrement. Donc, entre les deux...

L'assassine poussa alors mon arme
  - Je peux me relever ?
J'hésitai. Je ne voulais pas faire preuve de clémence: elle avait assassiné un enfant sans état d'âme.
Mais sa flagrante insouciance me poussait à la considérer comme une enfant n'ayant pas appris à distinguer le bien du mal.
Ce n'était donc pas mon mépris ou ma colère qu'elle méritait, mais une prompte sanction... Dont les tribunaux sauraient décider mieux que moi.
Au final, c'était pour cela qu'Ernelzya devait croître et devenir plus grande: pour pouvoir éduquer et suivre les enfants dès leur plus jeunes âges, afin qu'ils n'obtiennent pas les possibilités des adultes sans comprendre les responsabilités qui vont avec...
Une "adulte" comme celle que j'avais sous ma lame.
Et qui s’impatientait, d'ailleurs, vu que je n'avais toujours pas réagis, perdu dans mes pensées.

Je retirai ma lame, mais ne la rangeai pas
  - Très bien. Mais au moindre mouvement suspect, je me rangerai à l'opinion de l'étranger, et ferai justice à mon élève moi-même.
J'espérais que cela n'arriverait pas: mes jambes étaient prêtes à flancher à la moindre inattention. La douleur ne me lâchait pas, même si je n'en laissais rien paraître, et je ne serais pas en mesure de la poursuivre si elle voulait fuir.

Je me tournai vers l'encapuchonné
  - Merci pour votre aide, et pour avoir accepté ma décision. Je suis Elpis Aguammor, soutient scolaire à Ernelzya. S'il m'est possible un jour de vous rendre l'assistance que vous m'avez apporté, ce sera avec grand plaisir.

- Sans doute le regretterai-je... Sans doute. Si je la tue maintenant, je le regretterai sûrement. Donc, entre les deux...

Quel regret pouvait t-on éprouver à tuer une de ces engeances ? Au contraire, c'était un soulagement que de débarrasser le monde de ces tueurs sans scrupules. Au moins on était sûr qu'ils ne séviraient plus. La prison, on finissait par les libérer ou au pire ils s'en évadaient. Un moyen peu efficace selon moi de les empêcher de nuire. Je préférai ne rien répondre, j'éviterais ainsi de me lancer dans un débat stérile et sans fin...

Poussant légèrement larme de l'homme aux cheveux bruns, l'autre peste avait apparemment décidé d'arrêter les frais. À la limite, j'aurais préféré qu'elle le fasse avant de me sinistrer un pied. Le mystérieux épéiste semblait apparemment hésiter. Peut-être mes paroles avaient-elles fait mouche plus que je ne le pensais ? Pas suffisamment en tout cas. Il écarta sa lame, sans la ranger toutefois. Il n'était donc pas totalement naïf.

- Très bien. Mais au moindre mouvement suspect, je me rangerai à l'opinion de l'étranger, et ferai justice à mon élève moi-même.

Pour un peu j'aurais presque voulu qu'elle fasse une bêtise. Malheureusement elle semblait décidée à se tenir à carreau pour le moment. De toute façon l'étranger bluffait : il n'était guère plus en état de se battre que moi.
Je sortis alors une potion de mon sac, une petite décoction qui aiderait ma plaie à cicatriser. Mais pour ça, il me faudrait bien attendre une demi-journée. L'homme aux cheveux brun se retourna vers moi :

- Merci pour votre aide, et pour avoir accepté ma décision. Je suis Elpis Aguammor, soutient scolaire à Ernelzya. S'il m'est possible un jour de vous rendre l'assistance que vous m'avez apporté, ce sera avec grand plaisir.

L'école d'Ernelzya... C'était donc ça. Mais qu'est ce qu'un prof pouvait venir faire aussi loin ? Nuls doutes que cela avait un rapport avec la jeune fille morte. M'ayant donné son nom, je décidai de lui donner le miens en témoignage de respect :

- Quant à moi je me nomme Iledan. Iledan Yhtaniël. Ta proposition m’honore, même si je doute que nous ayons l'occasion de nous recroiser un jour...

Même si il était un peu niais cet homme était un guerrier, ça se voyait. Et un guerrier prêt à aider les autres. C'était une valeur que je respectais, même si son laxisme ne me plaisait guère.
Et puis il m'avait peut-être sauvé la mise. Seul face à l'autre garce, il eût été possible que je survive pas. N'aimant guère être redevable je décidai de rembourser ma dette de suite. J'attrapai une petite fiole dans mon sac et lui lançant...

- Tiens. C'est une petite potion que j'ai préparé. Vu la manière dont tu te tiens je suppose que tu as fait une mauvaise chute. Ça devrait te remettre d’aplomb rapidement mais évite de te refaire du mal d'ici là.

Me relevant péniblement je reprenais :

- Quant à moi je n'ai plus rien à faire ici. Je laisse cette peste à tes bons soins. Adieu.

L’homme qui tenait son katana sur la nuque de Mykah manifesta des regrets, et elle se demanda bien ce qu’il avait pu vivre pour être comme cela. Mais pour le moment, la seule chose qui l’intéressait était le fait qu’il enlève son katana d’où il l’avait posé. Il avait hésité un long moment, regardant Mykah comme si elle était une enfant. Et alors qu’elle s’impatientait, il retira sa lame et l’hybride sourit du faite qu’il la garde en main. Enfin une personne pas totalement stupide !

"Très bien. Mais au moindre mouvement suspect, je me rangerai à l'opinion de l'étranger, et ferai justice à mon élève moi-même. "
"Ouais, ouais…" répondit-elle vaguement.

Mais elle se fichait éperdument de ce qu’il disait, les elfes percevaient mieux les émotions des autres, et chez cet homme, elle ressentait sa douleur. Si elle voulait fuir, elle était pratiquement sûre qu’elle n’aurait même pas besoin de se débarrasser de lui. Et pendant qu’elle réfléchissait à ce qu’elle allait faire, il se tourna vers l’encapuchonné qui avait sortit une sorte de potion de son sac et se présenta. Elle nota son nom dans un coin de sa tête, à vrai dire, elle lui devait quand même la vie. Et elle note aussi précieusement celui de l’autre… Parce que lui, elle l’avait pris en grippe et la vengeance est un plat qui se mange froid…
Puis il lança une fiole à l’homme aux cheveux longs, confirmant les doutes de Mykah sur la capacité de se battre de ce dernier. Une mauvaise chute disait-il ? Oui c’était possible, lorsqu’elle l’avait aperçu il était par terre… Et pendant qu’elle se remémorait tout cela, l’encapuchonné se releva et fit mine de repartir. Il n’espérait quand même pas pouvoir partir comme ça, après avoir faillit la tuer ??
Elle réfléchit rapidement à comment elle pouvait le faire s’attarder ici sans pour autant se mettre en danger… Sans qu’aucun des deux hommes sachent que c’était elle qui avait fait cela… Puis l’idée lui vient et elle observa l’encapuchonné qui lui tournait le dos. La tentation était trop forte. Elle gela le sol à peine à quelques pas devant l’homme et avec sa magie, cacha la glace en elle-même, car cet élément n’avait rien à faire dans cet endroit.
Très rapidement, il s’étalerait la figure comme s’il avait juste fait un mauvais pas. Finalement la vengeance pouvait se déguster tiède, voir encore chaude…
Elle se releva comme si de rien n’était, attendant avec un visage impassible la chute de l’homme. Elle décontracta ses épaules, lentement, afin que l’homme aux cheveux long ne se sente pas menacé puis elle se tourna vers lui.

"Et, on fait quoi maintenant ? "

Cet Iledan me plaisait bien. Il avait un bon fond, malgré son hermétisme et son manque de sociabilité... Et son pragmatisme.

Et le fait qu'il vienne de signaler à l'assassine que j'étais affaibli.

J'attrapai la fiole, et répondis:
  - Je vous sais gré de votre aide, mais la douleur n'est que superficielle... Pas le moins du monde handicapante.
Une tentative de bluff en laquelle je ne fondais pas de grands espoirs... Ma douleur devait être flagrante.
  - "Au revoir", plutôt... J'ai à présent une double dette.


L'occasion de régler l'une d'elle ne se fit pas attendre. Si les elfes percevaient mieux les émotions, les démons sentaient quand quelqu'un préparait un sale coup.
Je vis un rapide changement sur le sol devant Iledan. Un piège? Et de quel type? Un trou menant jusqu'aux entrailles de la terre? Un geyser d'eau brûlante? Des ténèbres prêts à enserrer le cœur et le broyer dans une étreinte mortelle?
Quelle magie maîtrisait l'assassine -car c'était forcément elle?
Je bondis, au grand dam de mes jambes encore affaiblies et ignorant l'assassine, et jetai Iledan sur le côté, seule façon rapide de l'empêcher de faire un pas de plus.

Alors que je marchais tranquillement, tournant le dos à la peste et à Elpis, je sentis brusquement quelqu'un se jeter sur moi. D'abord déséquilibré, je pus me rétablir in-extremis grâce à un salto-avant. Mais j'oubliais ma blessure au pied et la réception fut douloureuse.
Néanmoins je dégainais mes armes, prêt à faire face au responsable.

Je vis alors qu'il s'agissait d'Elpis. Mais lui aussi était à terre. Il semblait apparemment avoir voulu me protéger de quelque chose... Mais de quoi ? Je jetais un rapide coup d’œil aux alentours mais tout semblait normal. La garce n'avait pas bougée et il n'y avait pas d'autes ennemis. Cependant un examen plus approfondi me fit remarquer une curieuse irrégularité dans le sol. Je me risquais à tâter cette curieuse formation. C'était froid. Et glissant... De la glace.

Vu le climat du coin et l'absence totale d'humidité cette glace n'avait pas pu arriver ici naturellement. Elpis ne m'aurait pas sauver si ce piège était de son fait, ce qui ne laissait qu'un seul coupable possible... Cette peste voulait se jouer de moi, fort bien. Mais n'allais pas lui laisser l'occasion de le faire une seconde fois.

- Tu abuses de ma patience ! J'avais consenti à te laisser en vie mais puisque tu sembles décidé à mourir aujourd'hui je vais t'exaucer !

Exécutant un bond en l'air, je me préparer à fondre sur elle, arme au clair. En retombant mes lames la découperait en deux et j'aurai terminé le monde d'une autre vermine...

[C’est triste de ne pas pouvoir infliger de blessures graves à Iledan xD]

Mykah faillit rire devant la tentative de bluff du démon, mais elle se retint, évitant ainsi de montrer qu’elle ne croyait pas cela le moins du monde. Puis il sauta sur Iledan pour l’empêcher d’avancer plus, et la demi-elfe grogna mécontente, ce n’était même pas amusant. Par contre elle fut intriguée de savoir comment il avait fait pour se douter de quelque chose.
Et lorsqu’elle vit Iledan poser ses doigts sur la glace camouflée, elle eut presque envie de le glacer tout entier. Mais elle n’eut pas vraiment le temps de faire quoique se soit, l’encapuchonné lui sautant dessus en pestant :

"Tu abuses de ma patience ! J'avais consenti à te laisser en vie mais puisque tu sembles décidé à mourir aujourd'hui je vais t'exaucer !"

Elle vit les lames s’approcher dangereusement d’elle alors elle attrapa ses deux poignards, et oui, juste avec ces deux petites lames, bloqua les deux de l’acrobate. Puis elle le repoussa violement, et rangea ses deux poignards, aussitôt remplacés par deux lames de glace qu’elle fit apparaitre et tournoyer dans ses mains. Les deux hommes avaient sûrement comprit qu’elle maitrisait la glace, alors pourquoi le cacher ?
Elle l’empêcha d’approcher en le menaçant avec un sourire tordu et ses deux lames prêtes à l’embrocher si il avait la mauvaise idée d’approcher plus. Puis elle n’attendit pas qu’il la défit, elle lui frappa la jambe et le fit basculer sur une plaque de glace, laissant l’homme s’étaler par terre et elle mit sa lame sur son cou.

"Un problème peut être ?"

Tout alla très vite -la rapidité semblait être notre commun atout.
Iledan voulu se venger, mais échoua. L'assassine le tenait à sa merci, à présent...

  - Ne le tue pas!
C'était ma faute si l'encapuchonné était en danger: c'est moi qui avait tenu à épargner l'assassine. Je devais le sauver à tout prix...
Je voulus bondir pour la menacer aussi de mon arme...
Mais c'était trop pour mes jambes. Je m'écroulai pitoyablement sous mon poids, incapable d'agir... Sauf par la parole.
  - Tu me dois une vie, assassine! Je t'ai épargné, fait de même pour lui...
Je serrai les poings. Elle avait assassiné froidement un enfant, sans aucun remord, sans aucun trouble... Mais je n'avais pas le choix.
  - Et nous te laisserons partir... Pour cette fois, ajoutais-je néanmoins.
J'étais conscient que ce "marché" n'abordait pas ma propre survie. Même si elle avait ce sens de l'honneur obscur et abscons qu'avaient certains membres de la pègre, et qu'elle acceptait de rembourser sa dette en épargnant Iledan, rien ne l'empêchait de me tuer, moi.
  - Je ne pourrai pas te poursuivre avec mes jambes dans cet état: attache Iledan au sol avec des anneaux de glace, et tu auras tout le temps de disparaître avant que je n'arrive au bout de cette glace avec mes armes...

Je sentais encore la douleur dans mon pied, tenace et mordante. Quelle erreur de lui bondir dessus de la sorte... Et je n'allais pas tarder à m'en aviser. Ne pouvant plus compter sur l'effet de surprise, la peste para assez aisément mon assaut. Ne s'arrêtant pas là, elle me frappa à la jambe et matérialisa une nouvelle plaque de glace, juste sous mes pieds. La douleur était trop forte et je n'avais plus la force de me rattraper... Je tombais bruyamment sur la glace sans aucune grâce. J'avais trop mal et ne pouvait plus bouger un membre.

Pour me relever rapidement j'avais besoin d'élan et impossible d'en prendre avec ce pied ensanglanté. J'étais totalement à sa merci. Je vis bien qu'Elpis tenta de venir m'aider mais malheureusement il était trop affaibli lui aussi et sa tentative se solda -comme la mienne- par un échec cuisant. Cependant, même privé de l'usage de ses jambes, le guerrier ne renonça pas :

- Tu me dois une vie, assassine! Je t'ai épargné, fait de même pour lui...  Et nous te laisserons partir... Pour cette fois.

Cette dette de vie qu'il avait contracté, il préférait me la céder plutôt que d'en user pour sauver sa peau. Je ne comprenais pas pourquoi. Il ne me devait rien... Qu'est ce qui pouvait pousser un homme  à sacrifier gratuitement sa vie pour les autres ? Voilà une question qui me ferait réfléchir pour les jours à venir...

- Je ne pourrai pas te poursuivre avec mes jambes dans cet état: attache Iledan au sol avec des anneaux de glace, et tu auras tout le temps de disparaître avant que je n'arrive au bout de cette glace avec mes armes...

À vrai dire elle n'en avait même pas besoin. Dans l'état où j'étais je ne pouvais plus faire grand chose de nuisible. Mais de sa décision dépendait ma vie...

Les propos de l’homme aux cheveux longs l’étonnèrent. Ce n’était pas tout les jours qu’on croisait quelqu’un prêt à se sacrifier pour quelqu’un d’autre, car oui, en demandant à Mykah la faveur de laisser l’encapuchonné vivant, il se sacrifiait... Surtout quand la personne qui se sacrifiait était elle-même mal en point.

"Pourquoi utiliser ma dette pour lui ?" demanda-t-elle intriguée.

Elle s’en fichait complètement de tout ce qu’il lui proposait pour qu’elle puisse partir en étant sûre qu’ils ne l’attaqueraient pas, elle avait bien mieux.
Elle observa l’homme à ses pieds, la lame fermement appuyée contre sa gorge et faisant glisser un tout petit filet de sang. Puis elle regarda l’autre, par terre et mal en point. Et elle soupira, c’était tout les jours que des vies dépendaient de ses décisions… Alors elle retira son épée et la fit disparaitre.

"Si tu souhaites vraiment que sa misérable vie soit sauvée…"

Puis le laissant par terre, elle s’approcha du démon et s’accroupit devant lui.

"Tu sais, que là, maintenant, je pourrais t’achever et laisser mourir cet homme ici ? Alors ton action n’aura servie à rien, absolument rien. Alors j’espère que tu es vraiment sûr de vouloir utiliser ta dette pour lui…"

Elle glaça sa main, lui laissant bien le temps de s’imaginer tout ce qu’elle pourrait lui faire subir avec cela. Mais au lieu de le glacer et de le briser en morceau, elle posa sa main sur les jambes douloureuses de l’homme et déposa une fine couche de glace dessus, atténuant ainsi la douleur. Elle aurait même pu le soigner, mais cette bonne action suffisait largement.

"Je crois que si tu n’avais pas décidé d’utiliser la dette que je te devais pour lui, il serait mort, et toi dans un état pitoyable. Mais j’apprécie ton sens de l’honneur, et ton dévouement. Je crois qu’on a besoin de plus de personnes comme toi."

Puis elle se releva, tourna les talons et se transforma. Elle battit des ailes, et s’éloigna rapidement, sentant la présence d’Orageux qui la suivait.

[Voilà, rp terminé pour ma part, je vous laisse conclure ^^]

L'assassine sembla accepter mon offre. Elle "rengaina" son épée, et s'approcha
  - Tu sais, que là, maintenant, je pourrais t’achever et laisser mourir cet homme ici ? Alors ton action n’aura servie à rien, absolument rien. Alors j’espère que tu es vraiment sûr de vouloir utiliser ta dette pour lui…
J'espérais qu'elle ne réfléchisse pas si loin et s'en aille... Dommage.
  - Tu pourrais... Mais j'aurais du mal à comprendre pourquoi jouer ainsi sur les mots pour respecter une dette que tu pourrais tout simplement refuser de régler.
En vérité, cela ne m'étonnerais même pas: à partir du moment où une assassine épargne quelqu'un par honneur, plus rien ne pouvait me surprendre.

  - Je crois que si tu n’avais pas décidé d’utiliser la dette que je te devais pour lui, il serait mort, et toi dans un état pitoyable. Mais j’apprécie ton sens de l’honneur, et ton dévouement. Je crois qu’on a besoin de plus de personnes comme toi.
Je me trompais: je pouvais encore être surpris. Si je n'avais pas aussi mal, j'aurais ri...
Mais cette phrase, contrairement à ce que l'on pourrait croire, me donna une image d'elle encore pire. 
Ce n'était pas qu'elle voyait le monde comme une lutte incessante où la sélection naturelle ne gardait que les plus forts et les plus retords, ou qu'elle avait une quelconque autre façon de penser qui justifiait ses actes...

Elle n'avait purement et simplement pas la force de protéger ses idéaux. Mais c'était quelque chose qui s'apprenait.
  - Si tu les apprécies, ils peuvent devenir tiens. Accepte de me suivre jusqu'à l'école... Je suis convaincu que tu as des talents capables de te faire obtenir un poste.
Tu apprendra à devenir une de ces personnes dont nous avons besoin.

Ne m'avait-elle pas entendue, ou ne voulait-elle pas répondre? Quoi qu'il en soit, elle s'en fut, et nous étions encore en vie.


Toujours cloué au sol, je m'enquis de mon compagnon de douleur:
  - Tout va bien? Mes excuses, c'est parce que j'ai voulu l'épargner que vous vous êtes à nouveau fait blesser.
Je ne regrette pas ma décision, pour être honnête: dans le doute quant à la suite des événements, c'était la décision la plus sage...


Que faire, à présent? Me transformer en papillon et appeler des secours pour mon compagnon était sans doute le mieux -pas besoin de jambes quand on sait voler- , mais cela reviendrait à dévoiler mon atout. Mais je lui devais bien cela...
  - Préférez-vous que je reste pour vous soutenir jusqu'au lieu de soin le plus proche une fois mes jambes apaisées, ou que j'aille chercher du secours?
J'ai... une façon d'accomplir cette seconde solution que je préfère ne pas divulguer. A moins que vous n'y teniez vraiment.
Si non, et si vous voulez cette deuxième option, fermez les yeux pendant une vingtaine de secondes, puis attendez l'arrivée des secours...
Désolé de vous demandez cela, mais c'est important. Vous aurez compris que j'ai un don pour me mettre dans des situations difficiles, alors mieux vaut garder un atout...


[Iledan, c'est comme tu veux: soit tu conclus le RP en faisant agir Elpis selon ce qu'Iledan préfère, soit on continue à discuter pour affermir les liens entre nos perso, et on continue sans Mykah (sauf si elle veut revenir)]

La garce... J'aurai tellement voulu lui faire ravaler son sourire... Et ses dents. Malheureusement, c'était bien elle qui disposait de ma vie et non l'inverse. Bien sûr, il y avait toujours la dette de vie qu'elle avait contractée auprès d'Elpis, mais rien si ce n'est la morale (et je doutais qu'elle en ai beaucoup) ne l'obligeais à la respecter. Nos deux vies allait se jouer sur la conversation qui allait suivre.

- Tu sais, que là, maintenant, je pourrais t’achever et laisser mourir cet homme ici ? Alors ton action n’aura servie à rien, absolument rien. Alors j’espère que tu es vraiment sûr de vouloir utiliser ta dette pour lui…

- Tu pourrais... Mais j'aurais du mal à comprendre pourquoi jouer ainsi sur les mots pour respecter une dette que tu pourrais tout simplement refuser de régler.


- Je crois que si tu n’avais pas décidé d’utiliser la dette que je te devais pour lui, il serait mort, et toi dans un état pitoyable. Mais j’apprécie ton sens de l’honneur, et ton dévouement. Je crois qu’on a besoin de plus de personnes comme toi.

- Si tu les apprécies, ils peuvent devenir tiens. Accepte de me suivre jusqu'à l'école... Je suis convaincu que tu as des talents capables de te faire obtenir un poste.
Tu apprendra à devenir une de ces personnes dont nous avons besoin.

S'en moquait-elle éperdument ou ces paroles l'avaient-elles atteint plus que je ne le croyais ? Je ne le saurais jamais. Quoiqu'il en soit elle avait débarrassé le plancher et c'était, en définitive, tout ce qui comptais. Je commençais à me remettre de ma chute tout doucement. Je serais bientôt en mesure de reprendre ma route. Mon compagnon, en revanche, semblait toujours en piteux état.

- Tout va bien? Mes excuses, c'est parce que j'ai voulu l'épargner que vous vous êtes à nouveau fait blesser.
Je ne regrette pas ma décision, pour être honnête: dans le doute quant à la suite des événements, c'était la décision la plus sage...

- Je ne le dis pas souvent mais... Merci. Sans votre intervention cette peste aurait sûrement rependue mes tripes sur le sol. C'était en effet une sage décision...

- Préférez-vous que je reste pour vous soutenir jusqu'au lieu de soin le plus proche une fois mes jambes apaisées, ou que j'aille chercher du secours?
J'ai... une façon d'accomplir cette seconde solution que je préfère ne pas divulguer. A moins que vous n'y teniez vraiment.
Si non, et si vous voulez cette deuxième option, fermez les yeux pendant une vingtaine de secondes, puis attendez l'arrivée des secours...
Désolé de vous demandez cela, mais c'est important. Vous aurez compris que j'ai un don pour me mettre dans des situations difficiles, alors mieux vaut garder un atout...

Hmmmm curieuse requête mais il avait certainement ces raisons. Me relevant je lui répondis :

- C'est bien aimable de votre part mais à vrai dire, je ne suis pas si mal en point... Enfin si ce n'est ce fichu pied. Je vous aurais bien proposé mon aide mais il semble manifestement que cela soit superflu. Ne vous inquiétez pas pour vos jambes, comme je vous l'ai dit cela devrait passer dans peu de temps grâce à mon remède.
J'espère pouvoir vous rembourser un jour cette vie que je vous dois... Au revoir Elpis... Et bon courage.

Encore une fois je tournais les talons. Seul. Que valait ma quête et ma vie au fond quand on les comparaient aux valeurs d'un homme comme Elpis ? Voilà une question qui me trotterait dans la tête pendant le trajet restant jusqu'à la forêt de Landayën...

[RP Terminé]